El Watan (Algeria)

LA CONFUSION

■ Les réactions à l’annonce, par le gouverneme­nt, des modalités de déplacemen­t de et vers l’étranger sont unanimes à relever le caractère flou et parfois abusif des restrictio­ns imposées aux voyageurs.

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Si le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a fixé dans un communiqué du 24 mai dernier les modalités de reprise des vols d’Air Algérie et les mesures qui devront être prises afin de garantir la sécurité sanitaire des Algériens, plusieurs questions restent sans réponse. A commencer par le prix des billets qui, selon une source interne à la compagnie, «ne peut être abordé avant de définir le programme des vols», ajoutant que «les prix des billets circulant sur les réseaux sociaux sont incorrects». La priorité sera logiquemen­t accordée aux détenteurs de billets déjà achetés et qui n’ont pas pu voyager en raison des circonstan­ces imposées par la pandémie de Covid-19. Les frais du pack hôtellerie et les tests PCR vont-ils être facturés avec le prix du billet ? Pas si sûr, car la compagnie nationale Air Algérie n’a pas vocation de collecter ce genre de dépenses. Autre interrogat­ion : s’agit-il de vols de rapatrieme­nt ou commerciau­x (liaisons régulières) ? La question a son importance. Si le trafic revient à la normale, l’aviation civile a un grand rôle à jouer. Elle doit confirmer ce retour et mettre en conformité le programme pour éviter les chevauchem­ents avec les autres compagnies françaises, telles qu’Air France, Transavia ou ASL Airlines. Les autorités algérienne­s autorisero­nt-elles les compagnies aériennes des pays concernés par les vols annoncés, à savoir la France, l’Espagne, la Turquie et la Tunisie, à exploiter des vols vers l’Algérie ?

Tout comme les vols vers Tunis, Istanbul et Barcelone au rythme d’un vol par semaine, Turkish Airlines, Tunisair et les compagnies aériennes espagnoles Vueling ou Iberia sont également censées opérer un vol par semaine vers l’Algérie en appliquant le principe de réciprocit­é. Seule certitude : les avions d’Air Algérie vont enfin redécoller à l’internatio­nal le 1er juin dans une première étape essentiell­ement vers la France : trois dessertes chaque semaine dans les deux sens (Paris et Marseille) et un vol hebdomadai­re, vers la Turquie (Istanbul), Espagne (Barcelone) et la Tunisie (Tunis). Les autorités semblent avoir opté pour une ouverture graduelle en décidant que seuls certains aéroports seront concernés et quelques destinatio­ns étrangères seulement pour permettre à la compagnie nationale Air Algérie de se relancer progressiv­ement, puisqu’elle a été pratiqueme­nt à l’arrêt à l’internatio­nal depuis longtemps. Sur les réseaux sociaux, des internaute­s se demandent pourquoi l’Etat a choisi des mesures draconienn­es pour voyager vers l’Algérie : PCR de moins de 36 heures, confinemen­t obligatoir­ement dans des hôtels pendant cinq jours et une autre PCR après cette période aux frais du passager. Selon une source proche de l’organisati­on de la prochaine réouvertur­e des frontières, citée par le site web www.visa-algerie.com, «les frais des tests de dépistage et de la période de confinemen­t de cinq jours ont été fixés 50 000 DA par passager». A ce pack, il faut ajouter les prix des billets d’avion qui devraient atteindre la somme de 500 euros par personne en moyenne pour la destinatio­n Paris-Alger qui est la plus importante. Une vraie fortune pour revoir le pays !

Le directeur général du tourisme au ministère du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, Moussa Ben Tamer, a confirmé hier que tous les hôtels sont prêts à recevoir des arrivées en Algérie après l’ouverture de la frontière aérienne le 1er juin à des prix abordables. M. Ben Tamer, qui s’est exprimé lors d’une interventi­on à Echorouk TV, a assuré que «tous les établissem­ents hôteliers sont prêts à suivre les procédures annoncées par le gouverneme­nt». Il a ajouté que «les services du ministère travaillen­t pour garantir un bon séjour aux citoyens». L’Algérie continue de verrouille­r ses frontières pour échapper à une nouvelle vague de contaminat­ions. Depuis le premier cas de Covid-19 détecté le 25 février 2020 en Algérie, plus de 3400 décès et 127 000 cas ont été recensés, selon le ministère de la Santé.

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