Un projet ambitieux tombé dans les oubliettes
Plusieurs endroits de la capitale ont été dotés de feux de circulation, notamment dans les points qui présentent une congestion routière importante. Cependant, ce système de régulation de la circulation n’a jamais fonctionné.
En dépit de l’installation des feux tricolores au niveau de 22 carrefours sur un axe de 7 km entre Belouizdad et Ruisseau, dans le cadre de la réalisation de la première étape du projet de feux intelligents, l’opération demeure toujours à l’arrêt à cause de problèmes techniques liés essentiellement aux fibres optiques et à la définition des règles d’exploitation des caméras de surveillance aux feux tricolores. «Comment se fait-il que les pouvoirs publics se lancent dans des projets d’une telle envergure, qui coûtent des budgets faramineux aux caisses de l’Etat et ne parviennent pas à les concrétiser ?» s’interrogent des citoyens. Pour les observateurs avertis, l’ajournement des délais de livraison du projet pilote à maintes reprises et l’arrêt de l’aménagement de 500 carrefours avec cette technologie, est un signe d’échec inavoué. Confié à la société mixte algéro-espagnole mobilité et éclairage d’Alger (MOBEAL), l’exploitation pour l’epic UGCTU et l’entretien pour l’Erma, tout ce qui a été réalisé jusqu’à présent, en l’occurrence l’installation de feux tricolores intelligents au niveau de 22 carrefours «a consommé un budget estimé à 6,9 milliards de DA». La société MOBEAL avait achevé pourtant les travaux de réalisation au niveau de 22 carrefours dans la zone pilote, vu qu’elle a procédé à la mise en place des panneaux et des feux tricolores qui ont été testés lors de deux sorties sur le terrain de délégations ministérielles. Au centre de la capitale, d’autres chantiers entamés (53 carrefours) au niveau des rues Hassiba Ben Bouali, Zighout Youcef, Che Guevara, Didouche Mourad, Mohamed V, Ghermoul et Krim Belkacem, ont également été suspendus. Pourtant, les travaux d’aménagement ont été lancés à 100 %, y compris les raccordements électriques, mais la mise en place des équipements nécessaires n’ont pas été installés. L’ex-wali d’Alger, Abdelkhalek Sayouda avait instruit MOBEAL de présenter «une étude globale qui propose des solutions pratiques en vue de pallier les obstacles techniques qui entravent le lancement de ce système». Il avait précisé que le délai fixé pour la finalisation de l’étude expirait début février 2020. Les délais ont été largement dépassés. La wilaya d’Alger avait convenu de résilier le contrat avec le partenaire espagnol si des solutions n’étaient pas trouvées. Une décision qui n’a connu aucune suite avec l’actuel wali Youcef Chorfa. Il faut rappeler qu’une enveloppe financière initiale de 15 milliards de dinars a été consacrée par les services publics à ce projet prévu pour la réalisation en 3 étapes dans un délai de 55 mois. Lors d’un Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait instruit le gouvernement de trouver des solutions à la problématique de la congestion routière dans la capitale, en recourant aux expertises pour la proposition d’alternatives à même de désengorger le trafic routier. Le département des travaux publics a plaidé pour la réalisation d’infrastructures routières en guise de solution au problème de l’arrêt du projet des feux intelligents qui semble ne trouver aucune solution.