L’information médiatique à l’ère du numérique
Les usages et pratiques de l’information médiatique à l’ère du numérique étaient au centre des débats à l’occasion d’un colloque abrité, jeudi dernier, par l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information (ENSJSI).
Cette rencontre organisée par le laboratoire MUSC que dirige le professeur Belkacem Mostefaoui, s’est articulée essentiellement sur les enjeux de la Toile pour le secteur médiatique en Algérie contemporaine. Les intervenants ont d’ailleurs abordé différents points ayant trait au thème en question qui s’impose, selon les organisateurs, comme le sujet de l’heure, notamment avec la généralisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. «L’éthique dans le traitement de l’information au niveau de la Radio nationale» est le titre de la communication présentée par Louiza Bandou, docteur en sciences de l’information et journaliste à la Chaîne II. Abordant dans le même ordre d’idée, Fatma Zohra Taibi, maître de conférences à l’ENSJSI, s’est étalée, dans son intervention, sur les différents aspects liés à l’exercice de journalisme avec les nouvelles mutations vers le numérique, tandis que le Pr Nadia Ouchene, coordinatrice scientifique du colloque, a mis l’accent sur l’expérience télévisuelle à l’ère du numérique. «Notre travail consiste à examiner les répercussions de la télé sociale sur l’audiovisuel et sur les habitudes professionnelles. Comment la télé sociale est-elle parvenue à façonner les contenus télévisuels», a-t-elle précisé tout en ajoutant qu’aujourd’hui, il existe une grande interaction à travers le second écran. «L’internaute peut suivre les contenus des chaînes de télévision tout en réagissant, à travers des commentaires, via son smartphone ou bien sûr sa tablette», a-t-elle expliqué. Pour sa part, Ouahiba Belhadji, maître de conférences à l’ENSJSI, a parlé des réseaux sociaux, des sites d’information électronique et du mouvement populaire du 22 février en Algérie. Le Dr Samir Ardjoun a présenté une communication intitulée «La vidéo mobile dans le journalisme algérien ; la numérisation des mécanismes de production, de diffusion et de la réception : étude de cas.» Par ailleurs, Djemaâ Timezouert, enseignantchercheur à l’université M’hamed Bougara de Boumerdès, et qui a exercé aussi pendant plusieurs années comme journaliste collaborateur à El Watan, a analysé, via l’approche praxématique, la ou les langues de recueil et de l’élaboration de l’information avant publication. Il a appuyé son travail par les propos de journalistes exerçant dans la wilaya de Tizi Ouzou. La même étude, explique M. Timezouert, «aborde un questionnement fondamental original autour duquel se greffent des interrogations subsidiaires en lien aux contenus disciplinaires prévus dans les enseignements dispensés dans le domaine des Sciences de l’information et de la communication (SIC), d’un point de vue des langues, des langages qui en découlent et leur effet sur le terrain. Impliquant un échantillon composé de dix-sept journalistes et correspondants de presse écrite en activité à Tizi Ouzou. Elle a été menée en m’appuyant sur les acquis et principes de la linguistique de la construction dynamique du sens en langage verbal, ou linguistique de la signifiance, dont les notions ont subi des modulations ou réglages de sens en vu de leur adaptation à l’analyse du langage sous ses formes multiples, de même que pour saisir le caractère, notamment subtile de ce dernier et ses implications sur l’exercice du journalisme dans le contexte algérien. Par nécessité à la fois théorique et méthodologique, j’intègre aussi d’autres notions empruntées aux enseignements de la conception sociale de la langue (ou sociolinguistique). Je me réfère davantage aux sciences de l’information et de la communication», a-t-il souligné. Pour le même universitaire, «l’exploitation des données de l’enquête à la base de cette étude permet de dire aussi que la maîtrise des mêmes langues citées est requise également lors de l’élaboration de l’information à publier».