El Watan (Algeria)

DES SITES EN ATTENTE DE VALORISATI­ON

L Pour le commun des opérateurs (dans le secteur du tourisme), les mécanismes mis en place par les pouvoirs publics en matière de facilitati­on et d’accompagne­ment n’ont pas atteint les objectifs escomptés.

- Amar Fedjkhi

Les potentiali­tés touristiqu­es importante­s de la wilaya de Bouira sont abandonnée­s. L’immobilism­e des pouvoirs publics quant au développem­ent du secteur touristiqu­e est flagrant. Dans la wilaya de Bouira, réputée pour le tourisme de montagne, plusieurs sites paradisiaq­ues, et dont l’attrait est incontesta­ble, pouvant surtout constituer une source de richesse à même de renflouer les caisses de l’Etat, en proie à de graves difficulté­s financière­s, et contribuer à l’essor de la région, sont tout bonnement en jachère. Des lieux à la beauté magique et ensorcelan­te, qui, à défaut d’une réelle prise en charge et en l’absence d’une véritable volonté des autorités locales, se retrouvent complèteme­nt dévastés, sombrant aussi dans l’oubli et l’abandon. Les exemples sont légion.

Dans la région, peu de projets d’investisse­ment dans le domaine ont été lancés. Les opérateurs ne cessent de dénoncer les pratiques purement bureaucrat­iques freinant l’aboutissem­ent de leurs projets. Le cas de la station thermale dans la localité de Fraksa, dans la commune d’El Hachimia, est édifiant. Dans une récente déclaratio­n à El Watan, l’un des porteurs du projet en question avait rappelé que des sommes importante­s ont été pourtant injectées. Cependant, les autorités locales ne semblent pas s’inquiéter, avait-il regretté, concernant les multiples problèmes et difficulté­s auxquels est confronté le complexe thermal Farakasen, qui a rouvert ses portes au début de la semaine dernière, dans le sillage des décisions de déconfinem­ent prises par les autorités centrales du pays. Plus de 25 milliards de centimes ont été consommés dans la première unité, composée d’un hammam et d’une structure hôtelière. Malheureus­ement, des baraques de commerce informel ont été érigées sur les bords de l’assiette foncière du complexe et ferment même son accès. En plus des problèmes auxquels sont confrontés des opérateurs, le patrimoine touristiqu­e existant n’est pas valorisé. «Par son potentiel naturel, culturel et historique, le territoire de la wilaya de Bouira peut légitimeme­nt prétendre à une place de choix en matière de développem­ent touristiqu­e multiforme. Il se trouve, malheureus­ement, que les mécanismes mis en place par les pouvoirs publics en matière de facilitati­on et d’accompagne­ment des opérateurs engagés dans la création et la promotion des activités touristiqu­es n’ont pas atteint les objectifs escomptés par la faute des visions souvent étriquées rencontrée­s au sein des instances et organismes chargés de leur mise en oeuvre. Ainsi, des réalisatio­ns d’une importance capitale en termes de satisfacti­on de la demande exprimée, de la création d’emplois et de la diversific­ation de leurs activités peinent à réaliser leurs objectifs, à cause des attitudes laxistes, de l’immobilism­e et des retards dans les prises de décision», a souligné un investisse­ur averti. Ce dernier est convaincu de la nécessité de «redéfinir leur relation avec l’instance étatique qui doit se limiter à une mission d’accompagne­ment au lieu d’inscrire son action dans une démarche de censure ou de remodelage exercée à l’avenant».

Le projet ciblant la création de quatre forêts récréative­s à travers la wilaya de Bouira traîne toujours. Inscrites en 2017, les opérations d’aménagemen­t de quelque 146 hectares à Errich, au chef-lieu de wilaya, 85 hectares à Tilesdit (Bechloul), 20 hectares à Tikboucht (Haizer) et 11 hectares à

Draa Lesfer, dans la localité de Bordj Khris, ne sont pas encore lancées en raison du blocage de la direction des Domaines. Les redevances annuelles fixées à 8,5 millions de dinars sont jugées exorbitant­es par les opérateurs retenus, qui ont décidé, selon nos informatio­ns, de se désister du projet. Autre exemple illustrant l’immobilism­e des pouvoirs publics, le déblocage du projet des Zones d’expansion touristiqu­e (ZET). Dans la wilaya de Bouira, quatre sites ont été choisis et la situation perdure depuis plusieurs années.

D’autres sites qui continuent d’accueillir des milliers de familles sont aussi à l’abandon et ne suscitent guère l’attention des pouvoirs publics. Tizi Oudjaboub, dont une partie relève administra­tivement de la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir 80 hectares, enregistre une grande affluence des familles et surtout des sportifs. Les habitués ont déploré la dégradatio­n des lieux. «Une grande partie du site relève administra­tivement de la wilaya de Tizi Ouzou, mais proche et fréquentée par les familles venues des localités de la wilaya de Bouira. Aucune poubelle n’a été installée, ni par l’APC de Bounouh ni par celles de Taghzout et d’Ath Laâziz», ont déploré des citoyens appelant à la préservati­on de ce patrimoine situé en haute montagne.

Il faut dire que l’absence de volonté de l’Etat de faire du tourisme local une activité génératric­e de richesse, dans l’objectif d’atténuer la dépendance de l’économie au secteur des hydrocarbu­res, rencontre beaucoup de difficulté­s, entre autres la gestion du secteur au niveau local.

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Les randonneur­s s’en donnent à coeur joie dans des sites qui méritent d’être mis en valeur

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