DES SITES EN ATTENTE DE VALORISATION
L Pour le commun des opérateurs (dans le secteur du tourisme), les mécanismes mis en place par les pouvoirs publics en matière de facilitation et d’accompagnement n’ont pas atteint les objectifs escomptés.
Les potentialités touristiques importantes de la wilaya de Bouira sont abandonnées. L’immobilisme des pouvoirs publics quant au développement du secteur touristique est flagrant. Dans la wilaya de Bouira, réputée pour le tourisme de montagne, plusieurs sites paradisiaques, et dont l’attrait est incontestable, pouvant surtout constituer une source de richesse à même de renflouer les caisses de l’Etat, en proie à de graves difficultés financières, et contribuer à l’essor de la région, sont tout bonnement en jachère. Des lieux à la beauté magique et ensorcelante, qui, à défaut d’une réelle prise en charge et en l’absence d’une véritable volonté des autorités locales, se retrouvent complètement dévastés, sombrant aussi dans l’oubli et l’abandon. Les exemples sont légion.
Dans la région, peu de projets d’investissement dans le domaine ont été lancés. Les opérateurs ne cessent de dénoncer les pratiques purement bureaucratiques freinant l’aboutissement de leurs projets. Le cas de la station thermale dans la localité de Fraksa, dans la commune d’El Hachimia, est édifiant. Dans une récente déclaration à El Watan, l’un des porteurs du projet en question avait rappelé que des sommes importantes ont été pourtant injectées. Cependant, les autorités locales ne semblent pas s’inquiéter, avait-il regretté, concernant les multiples problèmes et difficultés auxquels est confronté le complexe thermal Farakasen, qui a rouvert ses portes au début de la semaine dernière, dans le sillage des décisions de déconfinement prises par les autorités centrales du pays. Plus de 25 milliards de centimes ont été consommés dans la première unité, composée d’un hammam et d’une structure hôtelière. Malheureusement, des baraques de commerce informel ont été érigées sur les bords de l’assiette foncière du complexe et ferment même son accès. En plus des problèmes auxquels sont confrontés des opérateurs, le patrimoine touristique existant n’est pas valorisé. «Par son potentiel naturel, culturel et historique, le territoire de la wilaya de Bouira peut légitimement prétendre à une place de choix en matière de développement touristique multiforme. Il se trouve, malheureusement, que les mécanismes mis en place par les pouvoirs publics en matière de facilitation et d’accompagnement des opérateurs engagés dans la création et la promotion des activités touristiques n’ont pas atteint les objectifs escomptés par la faute des visions souvent étriquées rencontrées au sein des instances et organismes chargés de leur mise en oeuvre. Ainsi, des réalisations d’une importance capitale en termes de satisfaction de la demande exprimée, de la création d’emplois et de la diversification de leurs activités peinent à réaliser leurs objectifs, à cause des attitudes laxistes, de l’immobilisme et des retards dans les prises de décision», a souligné un investisseur averti. Ce dernier est convaincu de la nécessité de «redéfinir leur relation avec l’instance étatique qui doit se limiter à une mission d’accompagnement au lieu d’inscrire son action dans une démarche de censure ou de remodelage exercée à l’avenant».
Le projet ciblant la création de quatre forêts récréatives à travers la wilaya de Bouira traîne toujours. Inscrites en 2017, les opérations d’aménagement de quelque 146 hectares à Errich, au chef-lieu de wilaya, 85 hectares à Tilesdit (Bechloul), 20 hectares à Tikboucht (Haizer) et 11 hectares à
Draa Lesfer, dans la localité de Bordj Khris, ne sont pas encore lancées en raison du blocage de la direction des Domaines. Les redevances annuelles fixées à 8,5 millions de dinars sont jugées exorbitantes par les opérateurs retenus, qui ont décidé, selon nos informations, de se désister du projet. Autre exemple illustrant l’immobilisme des pouvoirs publics, le déblocage du projet des Zones d’expansion touristique (ZET). Dans la wilaya de Bouira, quatre sites ont été choisis et la situation perdure depuis plusieurs années.
D’autres sites qui continuent d’accueillir des milliers de familles sont aussi à l’abandon et ne suscitent guère l’attention des pouvoirs publics. Tizi Oudjaboub, dont une partie relève administrativement de la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir 80 hectares, enregistre une grande affluence des familles et surtout des sportifs. Les habitués ont déploré la dégradation des lieux. «Une grande partie du site relève administrativement de la wilaya de Tizi Ouzou, mais proche et fréquentée par les familles venues des localités de la wilaya de Bouira. Aucune poubelle n’a été installée, ni par l’APC de Bounouh ni par celles de Taghzout et d’Ath Laâziz», ont déploré des citoyens appelant à la préservation de ce patrimoine situé en haute montagne.
Il faut dire que l’absence de volonté de l’Etat de faire du tourisme local une activité génératrice de richesse, dans l’objectif d’atténuer la dépendance de l’économie au secteur des hydrocarbures, rencontre beaucoup de difficultés, entre autres la gestion du secteur au niveau local.