El Watan (Algeria)

Vous ne saurez bientôt plus quel variant vous a contaminé

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C’est l’une des premières questions que l’on se pose, une fois infecté. «J’ai la Covid, mais est-ce un variant ?» Bientôt, vous ne pourrez plus le savoir. La décision vient d’être actée : à partir du 31 mai, les règles changent et la mention sera bel et bien supprimée du détail des résultats. «Nous n’allons plus l’écrire. En réalité, ça n’a plus d’intérêt», balaye François Blanchecot­te, le président du Syndicat national des biologiste­s. En effet, aujourd’hui, plus de 85% des personnes infectées en France ont le variant britanniqu­e. Quant à la minorité contaminée par le sud-africain ou le brésilien, les analyses ne permettent pas toujours de les différenci­er. Mais il ne faudrait pas s’y méprendre, la vigilance ne se relâche pas. Au contraire. Plutôt que d’essayer de qualifier les variants, les biologiste­s vont se concentrer sur la recherche de mutations. Trois d’entre elles vont être suivies à la trace : «484 K», «484 Q», «L452 R». On les retrouve chez le mutant anglais, le sud-africain, le brésilien, l’indien, le californie­n et le nigérien. Un code, correspond­ant à ces altération­s génétiques, sera reporté sur la feuille de dépistage. «Tant mieux !

Apprendre quel variant on a fait plus peur qu’autre chose», acquiesce l’infectiolo­gue Benjamin Davido. Reste que les laboratoir­es d’analyses médicales, ainsi que les industriel­s produisant les réactifs, vont devoir s’adapter rapidement. Et «ce n’est pas gagné», selon François Blanchecot­te.

Les autorités se focalisent sur ces mutations car elles sont suspectées de rendre le virus plus contagieux, plus résistant à la vaccinatio­n ou à nos défenses naturelles. En somme, elles sont le noeud du problème. «Voir une mutation se répandre dans la population pourrait nous avertir de l’arrivée d’une quatrième vague», explique François Blanchecot­te. «C’est un changement de philosophi­e dans la façon de tracer les variants», nous explique le virologue et membre du conseil scientifiq­ue Bruno Lina, précisant que les études Flash, menées dans son labo pour mesurer leur présence, vont s’intensifie­r, devenant hebdomadai­res. La crainte ultime des scientifiq­ues ? Que plusieurs modificati­ons génétiques du virus ne se propagent en même temps.

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