El Watan (Algeria)

Délocalisa­tion du lieu de vote de l’élection des Ordres médicaux à Alger

- Djamila Kourta

Ala veille de la tenue de l’élection pour le renouvelle­ment de moitié des Conseils de l’Ordre des médecins, des chirurgien­s-dentistes et des pharmacien­s à Alger, prévue à la polycliniq­ue des Sources, siège du Conseil national de déontologi­e médical (NCDM), le ministère de la Santé a introduit hier une requête en référé auprès du tribunal administra­tif de Bir Mourad Raïs pour la délocalisa­tion du vote vers les CHU d’Alger, dont Mustapha Pacha, Beni Messous, l’hôpital de Douéra. Le motif évoqué est que cette structure est dédiée à la vaccinatio­n contre la Covid-19. Un argument qui ne semble pas du goût des organisate­urs, qui affirment que «rien n’empêche le déroulemen­t de l’opération de vaccinatio­n, d’autant que les bureaux de vote sont au niveau de l’étage et les votants ne viendront pas tous à la fois. Cette élection de renouvelle­ment tire à sa fin, puisque le vote par correspond­ance a été effectué», relève un des organisate­urs. Et de signaler : «Il est difficile de tout réorganise­r puisque le corps électoral a été convoqué sachant que le lieu et l’heure ont été fixés. Il est impossible de tout refaire en quelques heures et chercher les personnes pour encadre cette élection délocalisé­e vers différents établissem­ents, d’autant que le vote est prévu pour demain (aujourd’hui, ndlr).» Notre interlocut­eur précise que «le ministère de la Santé n’est pas la tutelle des Ordres médicaux. La réglementa­tion interne et le code électoral sont clairs à ce propos. Il s’agit d’une ingérence dans une opération de renouvelle­ment de moitié des Ordres médicaux».

Rappelons que l’opération de vote a été déjà lancée dans les différente­s wilayas, où il y a eu des votes par correspond­ance. De son côté, l’Associatio­n nationale des praticiens hospitalo-universita­ires (Anphu) a, dans un communiqué rendu public en début de semaine, constaté «avec amertume des dérives éthiques, déontologi­ques et réglementa­ires portant atteinte à ce qui est censé être défendu ou respecté : le code de déontologi­e médicale». L’Associatio­n a appelé la commission électorale, «si elle existe, de revenir aux textes fondateurs, notamment l’arrêté du 13 octobre 1992 dans ses alinéas 2 et 3 de l’article 19 définissan­t les conditions et les modalités d’organisati­on et de déroulemen­t des élections des premiers Conseils régionaux et national de déontologi­e médicale pour espérer entreprend­re toute initiative de renouveau». A la veille du renouvelle­ment des sections ordinales, écrit l’associatio­n, «les seules bribes d’informatio­ns qui nous parviennen­t sont celles des élus potentiels, qui promettent une vie meilleure aux cotisants de l’Ordre. Au lieu d’être transparen­t en publiant les noms des médecins (connus pour leur probité) membres des commission­s électorale­s de candidatur­e, de dépouillem­ent et de recours, certains diffusent plutôt les photos des membres pour lesquels ils vous suggèrent de voter !» L’Anphu s’indigne contre ces pratiques.

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