El Watan (Algeria)

Bachar Al Assad réélu sans surprise Président avec 95,1% des voix

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Bachar Al Assad a été réélu, jeudi, sans surprise, président de la Syrie pour un 4e mandat lors d’un scrutin tenu dans les régions sous contrôle du gouverneme­nt, dans un pays en plein marasme économique, ravagé par une décennie de guerre.

Lors d’une conférence de presse en soirée, le président du Parlement, Hammoud Sabbagha, a annoncé qu’Al Assad avait été réélu avec 95,1% des voix. Selon M. Sabbagha, 14,2 millions de personnes ont participé au scrutin, sur les 18,1 millions appelés théoriquem­ent à voter, soit un taux de participat­ion de 76,64%. Deux personnali­tés considérée­s comme des faire-valoir, l’ex-ministre et parlementa­ire Abdallah Salloum Abdallah et un membre de l’opposition tolérée par le pouvoir, Mahmoud Mareï, ont remporté respective­ment 1,5% et 3,3% de voix. Propulsé au pouvoir en 2000, succédant à son père Hafez, décédé après 30 années d’un règne sans partage, Al Assad avait fustigé, mercredi, les Occidentau­x, Washington et les Européens jugeant que l’élection n’était pas libre. En 2014, il avait obtenu plus de 88% des voix selon les résultats officiels.

A Damas, des milliers de partisans de Bachar Al Assad se sont rassemblés sur la place des Omeyyades, agitant des drapeaux syriens et des portraits du Président, scandant des slogans à sa gloire et dansant. «Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Bachar», ont-ils entonné. Une grande estrade a été érigée au milieu de la Place, tandis que des portraits géants du président Al Assad étaient dressés dans les environs ainsi que dans les rues adjacentes. La soirée a été rythmée par des chants patriotiqu­es, des jeux de lumières et des feux d’artifice. «Une nouvelle fois Al Assad sort victorieux (...) Nous sommes avec toi leader de la guerre et de la paix», lance Hazem

Latif, 28 ans, debout sur le toit de sa voiture sur la place des Omeyyades. «Nous lui avons fait confiance au début et nous poursuivro­ns le chemin avec lui», ajoute le jeune homme, vêtu d’un T-shirt frappé d’un portrait du président syrien. «La victoire d’Al Assad porte deux messages, le premier adressé aux Syriens, celui d’un leader qui a gagné la guerre et veut gagner durant la phase de reconstruc­tion, et le deuxième destiné à l’étranger : un Président qui mènera les pourparler­s politiques après la fin des combats sur le terrain», affirme, de son côté à l’AFP, Houwayda Al Nidal, un médecin de 52 ans. Avant même l’annonce des résultats officiels, alors que le dépouillem­ent des votes prenait fin, des dizaines de milliers de Syriens se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays. Dans la ville portuaire de Tartous (ouest), des foules agitaient des drapeaux et des portraits de Bachar Al Assad, tandis que certains dansaient en frappant sur des tambours, selon des images diffusées par la télévision syrienne. Des milliers de personnes se sont également rassemblée­s dans la ville côtière de Lattaquié, à Soueida, ville du sud du pays, ou encore à Alep (nord). Il s’agit de la deuxième présidenti­elle depuis le début en 2011 d’une guerre dévastatri­ce impliquant une multitude de belligéran­ts et puissances étrangères. Né de la répression de manifestat­ions prodémocra­tie, ce conflit a fait plus de 388 000 morts. Les combats ont aujourd’hui nettement baissé en intensité. Dans un pays aux infrastruc­tures en ruine, Bachar Al Assad se présente comme l’homme de la reconstruc­tion, après avoir enchaîné, depuis 2015, les victoires militaires avec l’appui de ses alliés, la Russie et l’Iran, reprenant les deux tiers du territoire. Les régions autonomes kurdes du Nord-Est ont ignoré le scrutin. Tout comme le dernier grand bastion djihadiste et rebelle d’Idleb (nord-ouest), qui abrite quelque trois millions d’habitants.

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