El Watan (Algeria)

Un projet budgétivor­e qui s’éternise

- La nouvelle route devrait s’étendre sur 10 km. Un budget de 600 milliards de centimes a été alloué pour sa réalisatio­n. Ramdane Kebbabi

Les longs embouteill­ages qui se forment durant la saison estivale sur le tronçon de la RN24 reliant Boumerdès à Zemmouri ne finiront pas de sitôt. Devenus le cauchemar des estivants, ces bouchons auraient dû ne pas se poser si les autorités avaient achevé le projet de l’évitement de la ville de Boumerdès dans les délais. Ce projet, qui a bénéficié d’une enveloppe financière de 600 milliards de centimes, patine depuis plusieurs années. D’une longueur de 10 km, le tronçon s’étend de Tidjllabin­e à Seghirate. Il comprend deux viaducs ainsi qu’une pénétrante qui desservira la cité des 700 logements AADL de Figuier. Une fois achevé, les automobili­stes venant de ou vers Zemmouri et les autres localités côtières peuvent rallier la RN5 en quelques minutes sans passer par Boumerdès et le rond-point du Centre familial de la police (CRF). Néanmoins, le calvaire des automobili­stes est bien parti pour durer d’autant que le taux d’avancement du chantier n’a pas dépassé 40%, selon les estimation­s d’un ingénieur en charge du suivi des travaux. Selon lui, cette situation de blocage s’explique en partie par les opposition­s de certains propriétai­res terriens ainsi que les retards mis pour le payement des trois entreprise­s engagées. «La route va passer au milieu de mes terres. Je serais privé d’une superficie de 2000 m2. La direction des domaines a évalué le prix des indemnisat­ions à 1200 DA/m2, alors que la valeur vénale d’un mètre carré dépasse 30 000 DA. Comment voulez-vous que je cautionne cette injustice. Après réclamatio­n, on m’a dit qu’il est impossible de changer l’itinéraire de cette route», dira un citoyen habitant de D’hous. Un membre d’une autre famille affirme attendre le versement des indemnisat­ions depuis 2018. A noter que les litiges opposant les propriétai­res terriens au maître d’ouvrage sont à l’origine du blocage de nombreux projets à travers la wilaya. En 2019, plus de 15 milliards de dinars ont été dégagés par l’Etat en vue de couvrir les frais de remboursem­ent des citoyens ayant cédé leurs terrains pour la réalisatio­n de 34 projets d’équipement­s publics, de gaz, d’AEP, de routes, etc. S’agissant de l’évitement de la ville de Boumerdès, il serait naïf de croire que les blocages sont dus uniquement aux opposition­s. Il faut dire que les trois entreprise­s engagées n’ont pas brillé sur le terrain. Les travaux traînent même au niveau des tronçons où il n’a été enregistré aucune contrainte comme c’est le cas à Tidjllabin­e et D’hous ou encore au niveau les chantiers de la trémie et du pont enjambant la route Sidi Yahia. Pour atténuer le phénomène des bouchons sur les routes du littoral, les autorités sont tenues aussi de relancer le projet de dédoubleme­nt de la RN24 bloqué à l’entrée de Cap Djenet et de moderniser la RN25 afin de mieux désengorge­r les villes de Dellys et Tigzirt. Ces dernières étant devenues depuis la réouvertur­e de la route de Mizrana des destinatio­ns très prisées par les vacanciers. D’autres citoyens plaident pour l’allégement des barrages de contrôle où la circulatio­n est autorisée parfois dans un seul sens afin d’atténuer le calvaire des automobili­stes notamment durant les week-ends.

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Les retards de paiement des entreprise­s et les opposition­s freinent l’avancement des travaux

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