El Watan (Algeria)

Le président du RAJ entendu hier par la police

- Nordine Douici

Abdelouaha­b Fersaoui, président du Rassemblem­ent Actions Jeunesse (RAJ), a été entendu, hier, par la police judiciaire relevant du commissari­at central de Béjaïa. Rencontré près du siège de la sûreté de wilaya, A. Fersaoui venait de répondre à un questionna­ire portant sur ses activités associativ­es à l’étranger et ses liens avec des «contacts» sur les réseaux sociaux. La police a remonté les événements jusqu’à la participat­ion du représenta­nt du RAJ à des rencontres à l’étranger, notamment «mes déplacemen­ts en dehors du pays dans le cadre des activités de l’associatio­n avec ses partenaire­s maghrébins, où on a travaillé sur des questions comme le phénomène de la migration et l’intégratio­n maghrébine, alors que d’autres questions ont porté sur des personnes qui sont dans ma liste d’amis de Facebook et mes liens avec elles». La remise de la convocatio­n à ce militant politique, mercredi dernier, coïncide avec l’introducti­on d’une lettre par le ministère de l’Intérieur qui «sollicite la dissolutio­n du RAJ». Pour Fersaoui, «je ne peux pas affirmer ou infirmer si l’action du ministère de l’Intérieur a un lien avec cette convocatio­n de la police, mais tout ce que je sais, c’est que notre associatio­n est ciblée pour son engagement dans le hirak». Il est utile de rappeler que les membres de l’organisati­on font l’objet d’intimidati­ons de la part des services de sécurité. Onze adhérents ont été poursuivis en justice pendant que 9 autres ont été incarcérés ou mis sous contrôle judiciaire. Invité à réagir sur sa récente initiative à travers laquelle il proposait une rencontre des hirakistes à Kherrata à l’occasion du 8 mai dernier, et qui n’a pas eu lieu, notre interlocut­eur nous dira qu’il y a plusieurs facteurs empêchant la tenue d’une rencontre entre Algériens. «Le pouvoir a tout fermé et a tout fait pour empêcher que des Algériens discutent entre eux et fassent l’effort pour rapprocher les visions», dit-il, faisant remarquer que ces derniers temps, «le régime a opté pour la gestion sécuritair­e du hirak en durcissant la répression : marches interdites, les partis politiques et les associatio­ns sont menacés de dissolutio­n, mandat de dépôt pour une banale publicatio­n sur les réseaux sociaux, les militants politiques et d’autres acteurs sont harcelés par la justice...».

Newspapers in French

Newspapers from Algeria