Détenu en Iran, le Français Benjamin Brière doit y être jugé pour «espionnage»
Un Français détenu en Iran depuis un an, Benjamin Brière, va y être jugé pour «espionnage», a annoncé hier son avocat, quelques jours après un appel de la soeur du prisonnier au président Emmanuel Macron pour le supplier d’intervenir. A l’issue de l’instruction, le parquet a confirmé les poursuites pour «espionnage» et «propagande contre le système» politique de la République islamique d’Iran, a indiqué à l’AFP Me Saïd Dehghan, avocat de ce trentenaire détenu à Machhad (nord-est). L’espionnage, dans les cas les plus graves, est passible de la peine de mort en Iran, et la propagande contre le système, de trois mois à un an de prison. Selon son avocat iranien, Benjamin Brière est accusé d’espionnage pour «des photographies de zones interdites» prises avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran. D’après sa soeur, Blandine Brière, il a été arrêté en mai 2020 alors qu’il traversait l’Iran en touriste, à l’occasion d’un long voyage en van aménagé entamé en 2018. Les accusations de propagande seraient liées à des messages que le Français aurait publié sur des réseaux sociaux et demandant pourquoi le voile islamique est «obligatoire» pour les femmes en Iran, alors qu’il est «facultatif» dans d’autres pays musulmans. «Le procureur prépare l’acte d’accusation et va l’envoyer au tribunal révolutionnaire pour la poursuite du processus judiciaire», a précisé hier Me Dehghan. Selon lui, le Français arrêté en mai 2020 faisait l’objet de deux autres accusations non révélées jusque-là : «corruption sur Terre», l’un des chefs d’accusation les plus graves du code pénal iranien, passible de la peine de mort, et «consommation d’alcool», passible d’une peine de flagellation. Mais ces deux accusations n’ont pas été retenues à l’issue de l’instruction. L’annonce du renvoi en procès de M. Brière, né en 1985, survient quelques jours après la publication par l’hebdomadaire français Le Point d’une lettre ouverte de Blandine Brière appelant le président français à agir pour la libération de son frère, emprisonné, selon elle, «sans fondement». Pour Blandine Brière, qui décrit son frère comme «un touriste à la soif de découverte et d’aventure», il «est évident que les poursuites judiciaires iraniennes ne sont pas les raisons de cette attente interminable».