La réouverture des frontières examinée
L De nombreux citoyens, pénalisés par ces coupures récurrentes, s’étonnent que la Seaal n’ait pas informé au préalable ses clients sur les raisons et les horaires des perturbations afin de prendre leurs précautions.
Des coupures fréquentes et intempestives dans l’alimentation en eau potable ont été enregistrées ces dernières semaines dans certains quartiers d’Alger. Plusieurs communes sont ainsi privées de ce précieux liquide une bonne partie de la journée. Dans d’autres cas, c’est durant les soirées que ces coupures surviennent. De nombreux citoyens, pénalisés par ces coupures récurrentes, s’étonnent que la Seaal n’ait pas informé au préalable ses clients sur les raisons et les horaires des perturbations, afin de prendre leurs précautions. Contrairement à ses habitudes, Seaal n’a pas annoncé publiquement le moindre programme de coupures d’AEP à travers la wilaya d’Alger. Ces perturbations sont soit liées à des travaux de réparation sur le réseau de distribution ou un manque des disponibilités en eau, à cause du stress hydrique qui touche l’Algérie depuis quelques années, marqué par une pluviométrie assez faible. A titre d’exemple, la Seaal a annoncé en «catimini» sur son site web (rubrique info travaux) que le quartier Baba Ali Zouine, dans la commune de Saoula, devait été privé d’eau hier, à partir de 8h, à cause d’un «niveau bas du réservoir». Ce déficit des ressources hydriques a été confirmé le 17 mai dernier par la Seaal dans son dernier communiqué, dans lequel l’entreprise avait annoncé la fin de l’eau courante H24 dans toute la wilaya d’Alger. Elle avait fait savoir que les robinets situés dans toutes les communes de la wilaya d’Alger devaient être alimentés en eau que durant la plage horaire s’étendant de midi à 20h chaque jour. «Alger est alimentée en eau potable à partir de trois ressources : à 60% par les eaux de barrages (eaux superficielles), à 20% par les forages (eaux souterraines) et à 20% par les eaux dessalées. La baisse de la pluviométrie enregistrée durant les trois dernières années a provoqué un déficit dans la quantité d’eau superficielle stockée dans les barrages, engendrant une perte dans le volume de production de 340 000 m3/jour (de 1,2 million de m3/jour à 860 000 m3/j)», avait argué la société, qui dessert 4,1 millions d’habitants (Alger et Tipasa), soit environ 10% de la population nationale. Finalement, ce communiqué a été supprimé le jour même, après la bronca exprimé sur les réseaux sociaux, avant que la Seaal fasse marche arrière et annonce un retour au programme mis en place durant le mois de Ramadhan.
Les changements climatiques ont imposé un bouleversement des tendances pluviales, notamment en Algérie, classée 29e pays le plus touché par la sécheresse, d’après un classement établi par l’organisation Word Ressources Institute. La baisse de la pluviométrie s’est caractérisée par un taux de remplissage national des barrages de 44,5% seulement, selon l’Agence nationale des barrages et transferts. Les 80 barrages actuellement en exploitation fournissent 7,7 milliards de mètres cubes, sur l’ensemble du pays, alors que le potentiel national global en ressources hydriques ne dépasse pas 23,2 milliards de mètres cubes par an, toutes ressources confondues. Le directeur de l’Algérienne des eaux, Hocine Zair, avait souligné en mars dernier que le spectre de la sécheresse risque d’engendrer, durant l’été, une restriction de l’approvisionnement en eau potable. Face à cette situation, le gouvernement a décidé de prendre des mesures, en lançant un programme d’exploitation des eaux non conventionnelles issues du dessalement de l’eau de mer ou encore le traitement des eaux usées, avec pour objectif d’augmenter l’offre nationale d’eau potable, selon lui.