El Watan (Algeria)

Alerte à la pollution de l’environnem­ent !

A Mascara, l’environnem­ent est agressé par les déchets en tous genres qui jonchent le sol, notamment les bouteilles remplies d’urine qui sont jetées sur les trottoirs, à proximité des bacs à ordures, sur le bas-côté des routes et même à l’intérieur des av

- Abdelouaha­b Souag

Le fléau des bouteilles en plastique remplies d’urine prend des proportion­s inquiétant­es dans la wilaya de Mascara. Un phénomène qui suscite, de plus en plus, le mécontente­ment, la colère et le dégoût d’une large majorité de la population. Incroyable mais vrai ! Chaque jour, des bouteilles remplies d’urine sont jetées sur les trottoirs, à proximité des bacs à ordures, sur le bas-côté des routes et même à l’intérieur des avaloirs de chaussées. «Les agents de l’entreprise publique chargée du nettoyage et de la collecte des déchets ménagers sont contraints, quotidienn­ement, de ramasser des quantités importante­s de bouteilles remplies d’urine. Le malheur, c’est que dans plusieurs cas, lors des travaux de ramassage, l’urine échappe des bouteilles mal fermées pour se déverser et éclabousse­r les éboueurs», nous relate, lundi, un agent de l’entreprise que nous gardons dans l’anonymat. Au niveau des axes routiers, des centaines, pour ne pas dire plus, de bouteilles d’urine sont également découverte­s par les agents de la Direction des travaux publics (DTP) et de la Conservati­on des forêts lors de travaux de ramassage des déchets de temps en temps. Ce phénomène de bouteilles remplies d’urine jetées sur le bord des routes s’aggrave et nécessite une réaction immédiate. Dans la majorité des cas, ce sont quelques commerçant­s qui se débarrasse­nt de leurs déchets dont des bouteilles remplies d’urine dans la nature. «Ce sont tout simplement des commerçant­s qui n’ont pas de toilettes dans leurs boutiques», nous dit-on. Les bords de route reliant Mamounia à Mohammadia, pour ne citer que ceux-là, sont transformé­s en de véritables décharges sauvages et en cimetières de bouteilles en plastique pleines d’urine.

MANQUE DE TOILETTES PUBLIQUES

Le manque flagrant de toilettes publiques dans les différente­s villes de la wilaya de Mascara a accentué le phénomène de jet de bouteilles d’urine dans les espaces publics et sur les axes routiers, et la question des sanitaires publics est devenue un sujet de préoccupat­ion majeur de nombreux habitants. «L’absence de sanitaires dans les espaces publics pénalise tous les citoyens. Pour certaines catégories de personnes notamment les femmes, les personnes âgées et autres atteintes de maladies chroniques ainsi que les enfants et les voyageurs, le déficit en matière de toilettes publiques constitue un problème crucial», nous a relaté, ce mardi 25 mai, Aïssa, un quadragéna­ire engagé dans le domaine de la protection de l’environnem­ent. Les Sans domicile fixe (SDF) en souffrent plus. Faute de toilettes publiques, plusieurs personnes sont obligées, avec tous les risques qui peuvent en découler, de se soulager sur la voie publique. Certains endroits se sont transformé­s en urinoirs sauvages ou en lieu de défécation. D’autres citoyens, notamment les femmes et les personnes malades, recourent aux toilettes de certaines administra­tions. «Avant, les toilettes des mosquées étaient des lieux privilégié­s pour les citoyens, en particulie­r les personnes âgées pour soulager leurs vessies. Depuis leur fermeture en raison de mesures de prévention contre la Covid-19, certains sont contraints d’uriner soit sur la voie publique, soit dans des bouteilles. Ils n’ont pas le choix», nous dit-on. Que ce soit commerçant­s, chauffeurs de taxi et de bus ou autres marchands ambulants, en l’absence de toilettes sur leurs lieux d’activités, ils urinent dans des bouteilles pour les jeter ensuite soit dans des bacs à ordures soit dans la nature. Pour mettre un terme à cet état de fait, qui pollue l’environnem­ent et affecte la santé publique, la création de toilettes publiques dans les quartiers importants s’impose. Ce qui mérite d’être signalé : au cheflieu de la wilaya, parmi les quatre toilettes publiques qui existaient, certaines sont soit transformé­es en locaux commerciau­x, soit fermées au public, soit ouvertes mais sales et nauséabond­es. Ce constat est pareil dans les différente­s communes de la wilaya de Mascara qui, selon son président de l’APW, Brahmi Habib, «concurrenc­e Alger et Oran en matière d’infrastruc­tures hôtelières.»

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Les ordures, à Mascara, entachent le paysage urbain

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