El Watan (Algeria)

LIRF : une affaire et des interrogat­ions

- Y. O.

L’agression physique, confirmée par les trois arbitres dans les rapports déposés à la ligue, a conduit les hommes en noir à refuser d’arbitrer la rencontre

La Ligue de football interrégio­ns (LIRF) et sa commission de discipline ont une bien curieuse manière d’appréhende­r les règlements, comme l’atteste le traitement qu’elles ont réservé à l’affaire du match non joué CRB Beni Tamou - CB Beni Slimane. Les faits : à son arrivée au stade, le trio arbitral a trouvé un comité d’accueil très remonté contre lui (plusieurs heures avant le match). D’après les trois rapports déposés à la ligue, les trois arbitres ont fait état de «menaces, insultes, intimidati­ons et agression envers le premier arbitre assistant commises par le président du club CRB Beni Tamou». Selon les rapports d’arbitres, le premier responsabl­e du club qui recevait a violemment giflé le premier arbitre assistant. L’agression physique, confirmée par les trois arbitres dans les rapports déposés à la ligue, a conduit les hommes en noir à refuser d’arbitrer la rencontre. Après «l’arrivée tardive», selon les attendus de la commission de discipline, du service d’ordre, les arbitres ont maintenu leur décision de ne pas faire jouer le match suite à l’agression de leur collègue par le président du club local. Les trois arbitres accompagné­s par des éléments du service d’ordre se sont rendus au siège de la sûreté où ils ont déposé plainte avant de quitter la ville. Le lendemain de la rencontre, l’arbitre agressé s’est rendu à l’hôpital où un médecin légiste lui a établi un certificat d’incapacité de travail de trois jours. A la surprise générale, la commission de discipline de la LIRF a décidé de reprogramm­er la rencontre, a infligé une suspension de trois ans au président du CR Beni Tamou pour agression sur arbitre et une amende financière. Cette «sentence» est un encouragem­ent à la violence dans les stades. Elle va à contre-sens du code disciplina­ire et encourage ouvertemen­t à la violence contre les arbitres. Elle a fait fi des articles qui précisent que le club est responsabl­e du comporteme­nt de ses responsabl­es envers tous les officiels de la rencontre. L’agression sans lésion corporelle (contre l’arbitre) a été bien établie. Malheureus­ement, le verdict rendu est loin d’être conforme avec ce que prévoit le code disciplina­ire. Le président de la fédération, Charaf Eddine Amara, devrait s’intéresser de très près à cette affaire qui dégage des relents de déjà vu. Affaire à suivre…

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