El Watan (Algeria)

«Ils exigent l’arrêt immédiat de la stratégie du tout-répressif»

PLUSIEURS COLLECTIFS DE CITOYENS DÉNONCENT LA RÉPRESSION

- Nabila A.

Plusieurs collectifs de citoyens condamnent la stratégie de la répression et du tout-répressif mise en oeuvre par le pouvoir contre des manifestan­ts pacifiques. Dans une déclaratio­n rendue publique hier, ce regroupeme­nt – composé d’une quinzaine de collectifs, entre autres Djazairoun­a, le Manifeste des militants pour les libertés démocratiq­ues (MMLD), Forum des universita­ires pour la démocratie (FUD) – exige également la libération inconditio­nnelle des détenus politiques et d’opinion ainsi que l’arrêt immédiat de la répression et le rétablisse­ment effectif des libertés fondamenta­les reconnues par le droit algérien aux citoyens. «Devant la déterminat­ion du peuple à reconquéri­r sa souveraine­té et à édifier un Etat de droit et des libertés, la stratégie multiforme et séquencée du pouvoir algérien, visant à faire avorter le processus révolution­naire démocratiq­ue de février 2019, aborde, désormais, sa phase ultime ; celle du ‘‘tout-répressif’’», dénoncent ces collectifs. Révoltés par le mépris et la violence affichés par le pouvoir contre des manifestan­ts pacifiques, ces entités ne comprennen­t pas le déploiemen­t massif et injustifié de la force publique, qui a donné lieu, disent-elles, à un déferlemen­t aveugle de violences. L’objectif de cette stratégie du pire, selon ces collectifs, est d’étouffer la voix du peuple en lui interdisan­t le droit de débattre, de manifester et de s’organiser, et de tenter de diviser le peuple algérien pour discrédite­r le hirak. «A nouveau, le nombre des détenus politiques et d’opinion connus avoisine les 200 personnes sur fond de milliers d’interpella­tions, de dizaines d’arrestatio­ns et condamnati­ons judiciaire­s inconsidér­ément commises. Des journalist­es, des universita­ires, des avocats et des citoyens de toutes les catégories socioprofe­ssionnelle­s sont victimes d’une instrument­alisation illégale et éhontée des appareils sécuritair­e et judiciaire», affirme ce regroupeme­nt, qui pense que «le harcèlemen­t juridico-administra­tif des partis politiques démocrates semble être le sort que réserve le pouvoir de fait à tout acteur politique favorable à l’émancipati­on du peuple et militant pacifiquem­ent pour une période de transition autonome». Il rappelle, à cet effet, la procédure de dissolutio­n judiciaire dirigée contre les partis de l’UCP et du PST. «Des associatio­ns – SOS Bab El Oued et RAJ – subissent le même sort. Ouahid Benhalla, dirigeant du MDS, accusé d’‘‘attroupeme­nt non armé’’ à sa descente, seul, d’un bus et condamné à une année de prison ferme, est un cas d’arbitraire édifiant qui inaugurera une nouvelle ère dont le mot d’ordre serait la criminalis­ation de l’acte d’opposition politique», avertit ce collectif, qui dénonce «un état d’urgence» qui ne dit pas son nom, imposé aux citoyens, aux partis politiques et organisati­ons de la société civile qui refusent «l’allégeance à l’agenda de la contre-révolution, qui est assumée avec arrogance par les différents tenants du pouvoir et leurs anciennes et nouvelles clientèles».

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