Au Bangladesh, des chevaux morts de faim et leurs propriétaires sur la paille faute de touristes
Plus de vingt chevaux sont morts de faim en un mois dans la station balnéaire la plus populaire du Bangladesh, déplorent leurs propriétaires qui, victimes du déclin de l’activité touristique liée à la pandémie de Covid-19, peinent à nourrir leurs propres familles. «A partir du moment où le coronavirus a frappé, le flot de touristes (...) a brusquement diminué puis s’est tari», raconte, à l’AFP, Farida Begum, porte-parole de l’Association des propriétaires de chevaux de Cox’s Bazar. Comme toute la région d’Asie du Sud, le Bangladesh est confronté à une nouvelle vague de coronavirus, accablante pour son système de santé et sa population de 168 millions d’habitants soumise au confinement général depuis le 14 avril. Les bureaux et les marchés sont fermés, les transports publics sont à l’arrêt. Le Bangladesh a recensé près de 800 000 cas de coronavirus et plus de 12 300 décès depuis le début de la pandémie et, comme partout ailleurs, les experts estiment que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés. Les propriétaires de chevaux – à dos desquels les touristes se promènent habituellement sur la plage de Cox’s Bazar, l’une des plus longues au monde – n’ont même plus les moyens d’acheter le fourrage pour nourrir leurs bêtes. «Nous avons du mal à joindre les deux bouts», confie Farida Begum. «Comment pouvons-nous nourrir les chevaux ? Au moins 21 des 90 chevaux voués aux promenades des touristes sont morts le mois dernier, les autres sont affamés et très amaigris», ajoute-t-elle. Déjà l’an dernier, lors du premier confinement au début de la pandémie, selon elle, 41 chevaux, dont 8 qui lui appartenaient, sont morts de faim. Certains propriétaires, la mort dans l’âme, ont préféré lâcher leurs chevaux dans la nature dans l’espoir qu’ils trouvent eux-mêmes de quoi se nourrir. Nombre de propriétaires disent qu’ils ont du mal à nourrir leur propre famille, et beaucoup d’entre eux ont dû s’endetter pour survivre.