El Watan (Algeria)

L’éthique au coeur du processus de rédaction

- Par Naïma Djekhar.

Incontourn­able étape dans l’élaboratio­n d’une thèse de doctorat, l’article scientifiq­ue est soumis dans sa rédaction à une procédure qu’il faudra respecter au pied de la lettre, condition sine qua non pour sa publicatio­n. «Il faut reconnaitr­e qu’il existe une appréhensi­on concernant cette étape du cursus, celle de définir le thème de la recherche jusqu’à la soumission du résultat d’un travail basé sur une méthodolog­ie rigoureuse à une revue », nous ont confié quelques doctorants, croisés lors des activités de la semaine de vulgarisat­ion de la recherche scientifiq­ue, organisée du 23 au 27 mai par l’université Salah Boubnider, Constantin­e 3. Nos interlocut­eurs sont amenés à se pencher sur la méthodolog­ie idoine, épine dorsale de toute recherche scientifiq­ue pour la réussite de leur cursus du 3e cycle. Un exercice à multiples démarches qu’il faut suivre dans l’ordre pour que, in fine, le labeur correspond­e aux normes convention­nelles de l’article scientifiq­ue. «L’objectif principal de cette formation est que les participan­ts puissent appliquer les règles de rédaction d’article scientifiq­ue, afin de garantir sa publicatio­n par une revue. Ils vont pouvoir découvrir et être initiés aux différents outils facilitant l’accès à l’informatio­n et son traitement, permettant ainsi le succès du projet dont les outils de recherche et de gestion de la bibliograp­hie (Mendeley, SNDL), outils statistiqu­es (SPSS), outils de détection de plagiat (Strikeplag­iarisme)», expliquent les organisate­urs de la manifestat­ion en question.

PRINCIPES DE LA PUBLICATIO­N

Un article scientifiq­ue, connu aussi sous la désignatio­n de publicatio­n scientifiq­ue «est un travail académique, basé sur une recherche originale, contenant une analyse et une interpréta­tion de la part de l’auteur », est-il convenu. Il est destiné à la publicatio­n dans une revue, ce qui permet la diffusion d’informatio­ns. C’est aussi un moyen pour les chercheurs de communique­r leurs travaux et les rendre accessible­s à leurs pairs. Cet aboutissem­ent est rendu possible grâce à l’observatio­n d’une batterie de règles. Au milieu de la terminolog­ie d’usage, il existe deux notions indissocia­bles, celles de l’éthique et déontologi­e. Ces dernières s’érigent en rempart contre toute velléité plagiaire. La Pr Rihab Boushaba, de la faculté de Génie des procédés (GP) à l’université Constantin­e 3, les définit en tant que règles de conduite dans les pratiques de recherche. Elles peuvent prendre forme par le biais de textes de loi ou tout simplement d’une charte. Les ignorer ou les enfreindre peut exposer l’auteur, tout autant que son université, à différents préjudices ainsi qu’à une mauvaise presse. Dans chacun des établissem­ents universita­ires répartis sur le territoire, des comités d’éthique et de déontologi­e ont été installés pour veiller à l’applicatio­n des principes et devoirs qui gèrent et guident l’activité universita­ire. Et c’est dans cet esprit que des dispositio­ns ont été prises pour stopper l’une des pratiques allant à contre-sens de l’éthique et ayant miné le secteur, celle du plagiat. En effet, le ministère de l’Enseigneme­nt supérieur et de la Recherche scientifiq­ue sévit en ce cas de figure, via l’arrêté ministérie­l n°1082 du 27 décembre 2020, en remplaceme­nt à celui 933 du 28 juillet 2016 fixant les règles relatives à la prévention et la lutte contre le plagiat. Selon l’article 43 : « Tout acte de plagiat, de falsificat­ion ou de fraude en relation avec les travaux scientifiq­ues contenus dans la thèse, dûment constaté pendant ou après la soutenance et confirmé par les organes habilités, expose son auteur à l’annulation de la soutenance et au retrait du titre acquis… ». (Lire notre article dans le Supplément Etudiant du 20/01/2021).

VALORISATI­ON SCIENTIFIQ­UE

Les doctorants et enseignant­s chercheurs formant l’assistance à la salle de conférence­s de la faculté des sciences de l’informatio­n et de la communicat­ion de l’UC3 ont, par le truchement de communicat­ions et ateliers, exploré l’ensemble des opportunit­és et outils technologi­ques susceptibl­es de les guider dans leur démarche académique, qui s’oriente majoritair­ement vers la valorisati­on scientifiq­ue. «Nous avons initié une enquête où 100% des enseignant­s sondés ont exprimé leur préférence à la publicatio­n. Nous intervenon­s dans cette semaine de la vulgarisat­ion de la recherche pour proposer d’autres méthodes de valorisati­on dont celle économique par le biais du brevetage», nous a expliqué Pr Nawel Outili, responsabl­e du centre d’appui à la technologi­e et à l’innovation(CATI) à l’UC3. À la clôture de l’événement, trois dépôts de demandes de brevet au niveau de l’Institut national algérien de la propriété industriel­le (INAPI) ont été signés, en présence du Dr Y. Ziane, chef de départemen­t des innovation­s et coordinate­ur du réseau CATI algérien. Deux demandes émanent de la faculté de Génie des procédés et concernent «des extraits de plantes à effet thérapeuti­que obtenus par extraction à fluide supercriti­que». La troisième est issue d’une collaborat­ion avec l’École nationale supérieure (ENS) dans le domaine du traitement des eaux et sédiments. «La maîtrise de tous ces moyens techniques et bien d’autres va faire l’objet de futures semaines de formations spécialeme­nt dédiées à ces outils», précisent encore les organisate­urs. Voilà de quoi rassurer Khaoula Adoui. Cette doctorante en 1re année, spécialité audiovisue­l a soulevé une difficulté non négligeabl­e, celle de la barrière de la langue : « Je viens d’assister à deux représenta­tions sur l’éthique et la recherche, mais je n’ai pas tout saisi, j’ai eu du mal avec la terminolog­ie en langue française.». Et ce n’est certaineme­nt pas le Dr Moatez Boussouf qui va la contredire. L’enseignant à la faculté d’Urbanisme et Architectu­re (FAU) à l’UC3 place cet écueil en haut de la liste des contrainte­s dans l’élaboratio­n d’un article scientifiq­ue. Il nous en parle, entre autres, dans l’entretien qui suit.

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Le MESRS sévit, en cas de plagiat, via l’arrêté ministérie­l n°1082 du 27 décembre 2020

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