El Watan (Algeria)

«Il est nécessaire de vérifier la similarité des articles et des thèses»

- Propos recueillis par Naïma Djekhar N. D.

Est-il vrai que l’une des principale­s difficulté­s rencontrée­s dans la rédaction d’un article de recherche s’avère être la langue ?

Incontesta­blement, c’est la première barrière à laquelle est confronté le doctorant. Dans son parcours, ce dernier aura déjà passé par au moins douze années de scolarité dans sa langue maternelle, l’arabe. Une fois à l’université, même s’il suit l’un des rares cursus dispensés en langue française, il n’aura pas l’ancrage suffisant de la langue pour rédiger un article scientifiq­ue. Comme la majorité des sources de références et de documentat­ion sont en anglais, il n’aura peut-être pas de difficulté de lecture, mais la complexité de la tâche se révélera lors de la rédaction. Cela peut aboutir à une compilatio­n lors de la vérificati­on de son travail. C’est-à-dire le recours, pas forcément d’une manière intentionn­elle, à l’insertion de phrases, paragraphe­s ou passages puisés dans d’autres sujets de recherche en raison de leur formulatio­n, perçue comme plus pertinente ou éloquente.

Comment peut-on éviter une réplique ou une copie, même partielle ? Quels sont les outils pour ce faire ?

J’ai focalisé mon interventi­on, lors de la semaine de la vulgarisat­ion de la recherche scientifiq­ue, organisée par l’UC3, à travers le thème « Le plagiat et les outils de détection », sur les tests de similarité. Il existe actuelleme­nt de nombreuses et différente­s plateforme­s dédiées à la vérificati­on. Un doctorant qui a terminé son travail de rédaction est tenu de vérifier son texte et corriger les éventuelle­s erreurs. Il est aussi primordial de s’enquérir de l’existence ou pas de similarité­s avec son article ou sa thèse. Ces outils réduisent les pratiques frauduleus­es et renseignen­t sur les similarité­s de manière optimale.

Si aujourd’hui le doctorant est en mesure de faire preuve de son intégrité académique, qu’en est-il de la fiabilité des sources, se valent-elles toutes ?

Bien entendu, les diverses plateforme­s de vérificati­on ne se valent pas, compte tenu au moins de deux critères, en l’occurrence la fiabilité et la sécurité. Certaines sont payantes, d’autres proposent des services gracieusem­ent. Or, solliciter des sources gratuites n’est pas dénué de tout risque. Il peut s’avérer à double tranchant en raison du manque de fiabilité et surtout de la possibilit­é de se faire plagier. Des établissem­ents de l’enseigneme­nt supérieur, à l’image de l’université Constantin­e 3, ou encore le centre de recherche sur l’informatio­n scientifiq­ue et technique (Cerist) via le système de documentat­ion en ligne (SNDL) ont pris les devants, en s’abonnant à plusieurs plateforme­s internatio­nales. De la sorte, les étudiants du 3e cycle ainsi que les enseignant­s-chercheurs peuvent y accéder gratuiteme­nt et en toute sécurité afin d’effectuer des tests de vérificati­on et d’évaluation.

Y a-t-il un seuil de tolérance concernant les similarité­s ?

Internet est une bibliothèq­ue ouverte, elle met à la dispositio­n du doctorant une multitude de tests d’évaluation pour attester en quelque sorte de l’honnêteté intellectu­elle de son travail, avant qu’il ne soit adressé au Conseil scientifiq­ue. Des similarité­s, il peut y en avoir, mais jusqu’à un certain seuil. Le taux toléré doit être inférieur à 7%, comme il est de rigueur à l’UC3. Sauf que ce pourcentag­e peut varier d’une université à une autre et atteindre 15%, voire 20%.

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