Le caroube… un produit à valoriser
La plantation d’un hectare de caroubier peut générer 5000 m3 d’oxygène. En plus, sa transformation n’est pas polluante», assure Chakib Boublenza, gérant de l’entreprise éponyme de la production de caroube ayant pour objectif de développer la culture de caroubier en Algérie. Pour ce faire, un conseil interprofessionnel de la filière du caroubier vient de voir le jour. Environ 80 acteurs (agriculteurs, producteurs, pépiniéristes, collecteurs et apiculteurs) se sont réunis récemment en assemblée générale pour redonner au caroubier la place qu’il mérite. Ce conseil interprofessionnel attend l’aval des ministère de l’Agriculture et celui de l’Intérieur pour opérer sur le terrain. Faut-il noter que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a fixé l’objectif de planter 1 million de caroubiers d’ici 2024. Dans le même sillage, l’entreprise Boublenza, spécialisée dans la production de la poudre de caroube, vise à planter 10 millions de caroubier d’ici 2035. La production de cette entreprise est destinée actuellement à l’exportation. Cette matière bio est très prisée sur le marché mondial. «Notre objectif est de créer un système de production de caroube qui permet à l’agriculteur de trouver son intérêt», déclare Chakib Boublenza. Ce dernier explique que l’absence de la rentabilité en raison du manque d’intérêt pour la transformation de par le passé a fait régresser la plantation du caroubier. «Actuellement, le caroubier est plus rentable que l’olivier. Le caroube est cédé à 100 DA le kilo», assure M. Boublenza. Ainsi 1200 kg de gousses de caroube peuvent générer 12 millions de centimes. Une aubaine selon M. Boublenza, pour les collectivités locales qui se plaignent du manque de ressources. Notre interlocuteur affirme, par un simple calcul, que planter des caroubiers sur 1 kilomètre de route communale peut générer un million de dinar de recette annuelle pour les APC. Ce producteur de la poudre de caroube souligne que le projet de plantation de caroubier sur l’autoroute EstOuest est au stade de la réflexion.
ÉTUDES
«Nous avons tenu une séance de travail avec l’Agence nationale des autoroutes et la direction générale des forêts», révèle-t-il. Ainsi la réussite d’un tel projet permet de créer des microclimats sur les axes de cette autoroute, tout en bénéficiant des revenus de la vente de caroube. La plantation du caroubier s’étend également au barrage vert. Une étude est en cours de réalisation pour planter une partie de ce barrage en caroubier. L’intérêt porté pour la plantation des caroubiers vise à booster d’autres domaines tels que celui de la recherche et la recherche technologique au sein de l’entreprise Boublenza ayant déjà un laboratoire de recherche en la matière à Tlemcen. Le gérant de cette société indique qu’à présent, l’ensemble des plantations est sur la bande du littoral, soit entre 60 à 80% de la mer. Une étude a été lancée par ce laboratoire de recherche afin de recenser les variétés algériennes au niveau du littoral (de Maghnia à El Kala). M. Boublenza affirme avoir trouvé d’autres variétés sur tout le territoire national, ce qui place le caroubier comme un arbre à adopter pour les opérations de plantation à l’échelle nationale. D’autant plus que sa rentabilité n’est plus à prouver. «Notre objectif d’ici 2035 est de générer 100 000 emplois au tour de cette filière», ambitionne Chakib Boublenza. Au sujet de l’utilisation de cette matière comme aliment de bétail, ce dernier note que 80% de la production du caroube sont utilisés comme aliment de bétail au niveau mondial. Qu’en est-il de l’Algérie ? «Les quantité produites actuellement sont insuffisantes. Mais avec la relance de cette filière, on peut remplacer en partie le produit importé», estime M. Boublenza.