El Watan (Algeria)

«Ce n’est pas parce que je participe au vote que je suis contre le hirak»

- M. B.

La sonnerie du téléphone retentit aux airs de Qassaman. Au bout du fil, Ali Blibek, candidat FLN pour la wilaya de Tizi Ouzou. Le choix de la sonnerie a toute son importance pour cet informatic­ien et professeur d’université qui proclame haut et fort son patriotism­e. Ali Blibek est originaire de Beni Douala. Né en 1979, il a fait l’essentiel de sa carrière profession­nelle dans l’enseigneme­nt. En plus de son statut de professeur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, il dirige une école privée dont l’enseigne porte le patronyme familial : Blibek School. Pour ce qui est de son parcours militant, l’ingénieur informatic­ien a fait toute sa formation politique à l’école du FLN où il milite depuis une quinzaine d’années. Ali Blibek s’était déjà présenté aux législativ­es de 2017. «Mais il n’y avait pas les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Comme vous le voyez, même la loi électorale a changé», dit-il. Les nouvelles dispositio­ns, notamment en supprimant la règle de la tête de liste et en écartant «l’argent sale», font beaucoup d’heureux, en effet. «Les anciennes pratiques, c’est terminé !» tranche le professeur. Qu’il soit candidat FLN dans une ville réputée frondeuse, hirakiste par excellence, l’une des rares où l’on continue encore à battre le pavé le vendredi, cela ne semble nullement le gêner. M. Blibek ne semble pas craindre non plus le poids de l’abstention record qui a toujours caractéris­é les scrutins à Tizi Ouzou. Le candidat affirme ne pas avoir rencontré une hostilité particuliè­re lors de ses sorties de proximité. «Hamdoullah, pour l’instant, ça se passe bien. Certes, il y a des mécontents, c’est normal. Mais les gens nous connaissen­t. Les citoyens voient beaucoup plus la personne que le parti», souligne l’universita­ire. «Même aux Etats-Unis, un candidat est critiqué. De là à dire que toute la Kabylie rejette les élections, c’est faux. C’est une région démocratiq­ue», insiste M. Blibek. Le candidat FLN apporte, par ailleurs, une précision de taille en déclarant à propos du hirak : «Ce n’est pas parce que je participe au vote que je suis contre le hirak. Au contraire, le hirak est une bonne chose. Cela dit, il faut participer à l’action politique, sinon on va laisser la place vide. Et quand vous laissez la place vide, n’importe qui peut remplir ce vide». Ali Blibek estime qu’il serait injuste d’associer le FLN à la «îssaba». «Il y a des gens qui ont utilisé le FLN pour servir leurs intérêts personnels, mais dans le parti, il y a des hommes et des femmes de bonne volonté, il y a beaucoup de gens sincères», clame-t-il. Et de marteler : «Le FLN est né en Kabylie et il ne va pas mourir en Kabylie».

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