La loi du nombre pour les peu nombreux

Les instituts de sondage sont interdits, comme les choses qui ont une relation avec l’opinion et la pensée. Même si c’est antidémocratique, on peut comprendre cette logique d’assiégé, un sondage n’est pas neutre mais induit le sondé, si le sondage donne 80% contre les coiffeuses, le prochain sondé hésitera à défendre les coiffeuses. Mais bref, le résultat, non chiffré, est là, pas de connaissance profonde du concitoyen, pas de chiffres fiables, pas de catégories d’opinion sérieuses, avec des élections truquées, à part la dernière évidemment, et une vague idée sur ce qu’est l’Algérien, ce qu’il pense, ses rêves et cauchemars, flou entretenus par la loi. Dans l’interview qu’il a accordée au journal de BHL, le président de la République a pourtant donné des estimations, précisant qu’«au vu de nos instruments de mesure», dont personne ne sait au fond ce que c’est, «200 cas

par jour de Covid», alors que les cas sont liés au nombre de tests, trop insuffisants pour donner un chiffre réel,

«rapatriement de 80 000 Algériens aux frais de l’Etat», alors qu’ils avaient tous un billet retour qu’ils ont payé puisqu’un(e) Algérien(e) ne peut acheter un aller simple, «l’opposition est

une minorité», parce que toutes les élections, à part la dernière évidemment, ont été truquées, «tous les partis réunis

ne totalisent pas 800 000 militants» dans un pays où avoir la carte d’un parti de l’opposition peut constituer une atteinte à la sécurité de l’Etat, «il y a un engouement pour les

législatives, notamment chez les jeunes», sans donner de chiffres, et enfin pour parler de la 3issaba, un «petit

groupuscule qui a phagocyté le pouvoir». Il faut savoir qu’un groupuscule, c’est petit, un petit groupuscule est encore plus petit. Pourquoi alors recycler ce nombre impressionnant de cadres produits par la 3issaba dans le régime actuel ? Cela veut dire qu’ils sont plus nombreux que les cadres ou jeunes soutiens engoués du régime d’aujourd’hui. Mathématiquement alors, qui est groupuscule ?