Le colonel Assimi Goïta investi aujourd’hui Président de la transition
Auteur de deux coups d’Etat en neuf mois, le colonel Assimi Goïta doit être officiellement investi aujourd’hui Président de la transition au Mali.
Après son premier putsch le 18 août 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, la junte s’est engagée à une période de transition limitée à 18 mois et conduite par des civils. Le 24 mai, le colonel Goïta a bafoué cet engagement en faisant arrêter le Président et le Premier ministre, deux civils. Il s’est depuis fait déclarer Président de la transition par la Cour constitutionnelle. Depuis ce putsch, la France et les autres partenaires du Mali réclament des garanties qu’un nouveau Premier ministre civil sera nommé et que des élections auront bien lieu en février 2022 en vue d’un retour des civils au pouvoir.
Le poste de Premier ministre pourrait revenir à Choguel Kokalla Maïga, figure du collectif qui a ébranlé le président Keïta, finalement renversé par le putsch du 18 août. Lors d’un rassemblement vendredi, il a assuré que son pays tiendrait ses engagements internationaux.
Echaudée par le nouveau coup d’Etat, la France a annoncé la suspension de ses opérations communes avec l’armée malienne, après huit ans de coopération étroite contre les djihadistes. Jusqu’à nouvel ordre, sa force Barkhane, qui intervient dans plusieurs pays du Sahel, ne sortira plus de ses bases pour des opérations sur le terrain au Mali, même si elle continuera à frapper, si l’occasion s’en présente, les chefs djihadistes. De son côté, la junte au pouvoir s’emploie dans le même temps à rassurer les ex-rebelles indépendantistes du Nord, réunis dans la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), signataire d’un accord de paix en 2015.
Vendredi, plusieurs centaines de Maliens ont manifesté à Bamako leur soutien au Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5/RFP), collectif hétéroclite, qui a pris la tête de la contestation contre le président Keïta en 2020. Il a ensuite vainement réclamé d’être traité d’égal à égal par les militaires dans la mise en place de la transition censée ramener les civils au pouvoir.