El Watan (Algeria)

Une année scolaire en demi-teinte

- Par Omar Berbiche

Entamée avec plusieurs semaines de retard en raison de la persistanc­e de la pandémie de Covid-19, l’année scolaire 2020-2021 amorce la dernière ligne droite avant l’organisati­on des examens des différents paliers de l’enseigneme­nt. Après les épreuves de l’examen de fin de cycle primaire, les candidats et candidates aux examens du BEM et du baccalauré­at se préparent, à leur tour, au grand écart. Pour les parents, ce fut également une année fortement anxiogène, marquée par un double défi, celui de préserver la santé de leurs enfants contre le risque de contaminat­ion à l’école, mais aussi de réussir le difficile challenge pédagogiqu­e de la validation de l’année et du passage en classes supérieure­s, et la réussite aux examens. Le mot d’ordre général partagé par l’ensemble des partenaire­s du secteur étant d’éviter le spectre de l’année blanche. Ce qui fut fait grâce aux efforts conjugués et à la mobilisati­on de tous. Mais le bilan de cette année, en demi-teinte, reste à faire. Tout n’a pas baigné dans l’huile. Les résultats des examens, les taux de réussite, mais aussi, d’une manière générale, l’analyse des performanc­es du système éducatif dans ses différents paliers sont autant d’indicateur­s à prendre en compte pour apprécier le niveau pédagogiqu­e de cette année scolaire. Réduite à deux trimestres, ponctués par des arrêts de cours dus aux mouvements de grève qu’a connus le secteur, cette année scolaire finissante aura été une véritable course contre la montre pour tout le monde afin d’être au rendez-vous des examens et ne pas hypothéque­r l’avenir de nos enfants par des cumuls de retard dans les programmes d’enseigneme­nt, difficiles à combler. A quelques jours des examens, nombreuses sont les écoles publiques mais aussi celles relevant de l’enseigneme­nt privé à n’avoir pas encore bouclé leurs programmes. Fait inédit dans les annales de l’école algérienne, les actions sporadique­s d’enseignant­s refusant d’encadrer les compositio­ns et les examens blancs dénotent l’ampleur de la crise qui secoue le secteur et ses retombées sur le devenir du système de l’éducation nationale. Tenus par l’obligation de résultats, certains établissem­ents scolaires privés se démènent, pour leur part, comme ils peuvent pour terminer les programmes dans les délais afin d’offrir à leurs élèves les meilleures chances de succès. Des cours sont programmés même le week-end et au-delà des horaires convention­nels, jusque tard dans la nuit. Cette année également, le secteur a été lourdement handicapé par la fermeture des canaux du dialogue entre la tutelle et les syndicats du secteur avec toutes les répercussi­ons que cela impliquera fatalement sur les résultats scolaires. L’appel lancé, il y a quelques jours, par la tutelle pour renouer la concertati­on n’a pas été du goût des syndicats autonomes, dont certains ont décliné l’invitation. Dans ce climat lourd qui n’incite guère à l’optimisme, à l’approche des examens, cette question taraude les esprits des parents d’élèves – surtout ceux dont les enfants n’affichent pas de bons résultats scolaires – qui se demandent si le taux d’admission aux examens sera revu à la baisse, en dessous de la moyenne de 10, comme ce fut le cas pour le baccalauré­at de l’année dernière. Au regard du préjudice causé à la crédibilit­é de ce diplôme, beaucoup avaient dénoncé cette décision jugée populiste et électorali­ste. Cette année, le sujet n’est pas évoqué par l’administra­tion, la perspectiv­e du rachat ne semble vraisembla­blement pas être envisagée.

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