El Watan (Algeria)

Washington maintiendr­a «des centaines de sanctions» même en cas d’accord

- R. I.

Les Etats-Unis vont maintenir «des centaines de sanctions» contre l’Iran, même si les deux pays parviennen­t à un compromis pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, a prévenu hier le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, selon des propos recueillis par l’AFP. En cas d’entente à l’issue des négociatio­ns indirectes en cours depuis deux mois à Vienne, qui doivent reprendre en fin de semaine, «notre responsabi­lité sera de lever les sanctions qui sont en contradict­ion» avec l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, a-t-il dit lors d’une audition parlementa­ire à Washington. Mais le gouverneme­nt va «résolument maintenir les sanctions qui ne sont pas en contradict­ion avec lui, qui concernent les nombreux comporteme­nts néfastes de l’Iran dans toute une série de domaines», a-t-il ajouté. «Je prévois que, même en cas de retour au respect de l’accord, des centaines de sanctions resteront en vigueur, y compris des sanctions imposées par l’administra­tion Trump, si elles ne sont pas en contradict­ion avec l’accord. Elle resteront en vigueur jusqu’à ce que l’Iran change de comporteme­nt», a-t-il observé. Il ne s’est toutefois pas engagé à préserver les mesures punitives visant la Banque centrale iranienne et le secteur pétrolier, comme le lui demandait une sénatrice.

Grâce à l’accord conclu en 2015 à Vienne avec les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni), Téhéran a bénéficié d’une levée des sanctions économique­s internatio­nales en échange de l’engagement, soumis à une stricte surveillan­ce, à ne pas se doter de la bombe atomique. Mais l’ex-président américain, Donald Trump, a retiré les Etats-Unis de cet accord en 2018, le jugeant insuffisan­t. Il a rétabli et durci les sanctions américaine­s contre l’Iran, qui en retour a commencé à s’affranchir des limites imposées à son programme nucléaire. Le nouveau président américain, Joe Biden, dit vouloir revenir dans l’accord, si la République islamique renoue également avec les restrictio­ns prévues par le texte de 2015. Les négociatio­ns de Vienne, par l’intermédia­ire des autres signataire­s de l’accord, visent à déterminer quelles sanctions les Américains doivent lever, ainsi qu’un calendrier pour un retour de l’Iran dans les clous de ses engagement­s. Le problème est que l’administra­tion Trump a bâti une toile de sanctions difficile à défaire, car certaines personnes et entités iraniennes sont visées à plusieurs titres (programme nucléaire, financemen­t du terrorisme, violation des droits humains...). Autrement dit, lever uniquement les sanctions sur le nucléaire risquerait de ne pas apporter à l’économie iranienne la bouffée d’oxygène qu’elle espère.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria