À SÉTIF, DES ÉLECTIONS FANTÔMES

Après avoir boycotté la campagne électorale, les Sétifiens persistent et signent. Ainsi, la grande majorité de la population de la deuxième wilaya du pays en nombre d’électeurs a tout bonnement boudé les urnes des 2317 bureaux dans les 60 communes de la wilaya, où l’on compte 1 019 287 inscrits, dont 459 406 femmes. Hormis les candidats, les proches et leurs partisans, les citoyens ont continué à vaquer à leurs occupations quotidiennes, comme si de rien n’était. D’autant que les bureaux de vote du chef-lieu n’ont à aucun moment connu le rush et la grande foule des dernières décennies. Les bureaux de vote de onze communes de la région nord de la wilaya n’ont pas ouvert leurs portes. L’abstention des citoyens de Beni Ouartilane, Bouandas, Beni Chabana, Beni Mohli, Aïn Lagradj, Aït Tizi et Tala Ifacen, pour ne citer que ces localités, a impacté le taux de participation qui a atteint 2,55% à 11h et 7,71% à 14h.

«La politique du mensonge a fait son temps. On ne peut cautionner l’inconnu» et la «migration des faux militants. L’abstention est à la fois un vote-sanction et une manière d’exprimer

son refus à la fuite en avant», nous ont dit des citoyens rencontrés non loin de la Grande

Poste. Notons que la deuxième mi-temps d’une élection sans électeurs se jouera chez l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et au niveau de la justice. Saisies par des candidats, les instances précitées vont traiter les gravissimes dépassements de certaines formations politiques et listes indépendantes, lesquelles ont transgressé certaines dispositions de l’ordonnance n°21 du 26 Rajab 1442 correspondant au 10 mars 2021 portant loi organique relative au régime électoral. Les uns ont, nous dit-on, placardé leurs affiches en dehors des emplacements réservés à cet effet, alors que d’autres ont affiché leurs portraits sur les murs des centres de vote.