El Watan (Algeria)

Un artiste aux multiples talents

- M. Allouache

En sus de la musique, dont il est diplômé de l’Ecole supérieure de Bouzéréah, Mohand Cherif Sahli cumule d’autres talents : le théâtre, le cinéma et la peinture qui lui a permis d’exposer ses oeuvres au Maroc en 2020 et le 9 juin dernier, pour la journée de l’artiste, au palais de la culture Mohamed Boudiaf de Bordj Bou Arréridj, où nous l’avons rencontré. «Une fois le diplôme de professeur de musique en poche, j’ai intégré le collège technique des garçons (aujourd’hui le lycée Akhrouf) et après des années de bons et loyaux services, je suis parti à la retraite en 2013. Soucieux de transmettr­e mon savoir-faire aux génération­s montantes, j’ai décidé de rejoindre le théâtre universita­ire pour former et me produire avec les étudiants de l’université d’El Annasser. En 2016, j’ai interprété Prova, répétition­s, en italien, une pièce de 42 minutes, que j’ai jouée avec ma troupe à Jijel et à Béjaïa, où on m’a exigé qu’on la joue en kabyle ; c’est ce qui a été fait au grand bonheur du public et qui m’a valu le premier prix», a-t-il déclaré à El Watan. Prova est une improvisat­ion où se mêlent l’absurde et le sarcastiqu­e, où les comédiens incarnent à la fois Charlie Chaplin, Chérazede, El Moutanabi... mais toujours avec une moralité constructi­ve à la fin du spectacle. Notre interlocut­eur touche également au septième art. «J’ai travaillé avec des comédiens locaux et des producteur­s de renom, tels que Hadj Rahim, Sid Ali Kouiret, Lakhdar Boukhars entre autres. Mais c’est dans le théâtre pour enfants que j’ai passé plus de temps. Seize ans de bonheur dans le monde de Peter Pan, chapeautés par une distinctio­n au festival de Damas en 2007», notera-t-il. Et dans le hall du palais de la Culture, en marge de la cérémonie en l’honneur des anciens et nouveaux talents, organisée par l’associatio­n Angham El Bibane, l’artiste a exposé ses toiles qu’il fignolait au pastel sec, allant de l’art moderne à l’expression­nisme passant par le surréalism­e, la nature morte et le réalisme, et finissant par le cubisme, avec un clin d’oeil à Picasso à travers Les femmes d’Alger, en introduisa­nt sa propre touche sur les deux femmes : «l’une mélancoliq­ue, l’autre la main sur le coeur, en signe d’espoir», nous l’interprète-t-il. Au total, l’exposition, d’une vingtaine de toiles aux couleurs dominées par le bleu, a drainé un public avide de renouer avec l’art et la culture en ces temps de pandémie.

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