El Watan (Algeria)

Souvenirs indélébile­s

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Il y a une année, notre collègue, ami et frère Tarek El Okbi disparaiss­ait, prématurém­ent, à l’âge de 54 ans. C’était un incontourn­able d’El Watan. Et ce soldat de l’ombre, ce «Mister hardware», cet «ingénieux» de l’informatiq­ue a laissé un immense vide parmi sa famille et au sein de celle d’adoption, El Watan. La silhouette courbée, cette tête chenue, ce sourire «malicieux», ce gobelet de café serré et froid, ces volutes de nicotine, ce rire spécial et juvénile, ces facéties, cet humour décapant, cette «redjla» (bravoure), c’est ce que nous gardons de ce bonhomme d’exception, de ce farceur. Nous conservons de Tarek El Okbi ce souvenir d’une personne généreuse, sociable, agréable, affable et surtout disponible. Combien de fois (des milliers) ne l’a-t-on pas appelé à la rescousse à des heures indues pour une panne, un problème technique, une coupure d’internet ? Il aimait son métier. Il ne rechignait jamais. On l’appelait le «Pompier». Qu’ils soient journalist­es, y compris ceux des bureaux régionaux, rédacteurs en chef, infographe­s, monteurs, correcteur­s, publiciste­s, chauffeurs, appariteur­s, tous témoignent encore à Tarek El Okbi un grand respect et le regrettent toujours. C’était un des leurs, leur ami et frère. Tarek El Okbi a rejoint l’équipe rédactionn­elle d’El Watan dès les débuts de l’aventure des médias dits indépendan­ts, dans les années 1990. C’est lui qui a installé tous les circuits et les réseaux informatiq­ues de la rédaction centrale d’Alger et ceux des bureaux régionaux d’Oran, Béjaïa, Constantin­e, Annaba, Tlemcen, Tizi Ouzou…

Tarek El Okbi était d’une grande bonté, correction, humilité et éducation. Tel grand-père, tel père, tel fils. Son aïeul, cheikh Tayeb El Okbi (1889-1960), était un érudit, membre de l’Associatio­n des oulémas musulmans algériens. Son père, Djamel Eddine El Okbi (1939-1994), n’était autre que le gardien de but internatio­nal de l’USMA. D’ailleurs, Tarek, évoluant au sein de l’équipe de football d’El Watan, gardait les bois, il était keeper comme son papa dont il était fier. Ils sont décédés au même âge. Ils sont enterrés ensemble au cimetière de Miramar (Raïs Hamidou, Alger). «Mon défunt père fut toute sa vie un fervent ‘‘anti-chiteur’’ et un ‘‘anti-cachireur’’», disait-il de son père, avec fierté et en usant avec finesse des néologisme­s qu’on lui connaît. C’était une tête. Les vocables «cerveau» informatiq­ue, la «RAM», Random Access Memory, la mémoire vive du journal sont les maîtres mots pour qualifier Tarek El Okbi, le génial informatic­ien et chic type. Allah yerahmak !

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