Un équipement à l’épreuve d’une bureaucratie à la peau dure
⬤ Les professionnels de la santé et les citoyens de cette région attendent avec impatience l’ouverture du nouvel hôpital qui devrait désengorger l’ancien hôpital colonial Sarroub Khathir.
Le respect des délais de réalisation n’est plus le fort de la wilaya de Sétif où de nombreuses opérations d’une très grande utilité publique mobilisant de surcroit des milliards de dinars font du surplace. La modernisation et le dédoublement de la voie ferrée El Gourzi (Constantine)- Sétif sur 118 km, initiée pour rappel en 2006, ne sont pas fonctionnels, après 15 longues années, car le projet n’est pas achevé. Inscrit en 2010, le nouvel hôpital de 240 lits d’El Eulma, deuxième grande agglomération de la wilaya, est l’exemple parfait de la perte du temps et de l’argent. Entamés en 2014, pour une enveloppe initiale de 4 milliards de dinars, les travaux font continuellement face à mille et un ordres de service (ODS) d’arrêt et de reprise, au détriment de l’amélioration de la prise en charge médicale d’une population tenue à carreau. L’établissement qui devait être livré en 36 mois est malmené par des procédures administratives sans fin, des avenants et des actualisations des prix non régularisés. Pour donner un coup d’accélérateur au projet, le suivi du Reste à réaliser (RAR) a été confié à la Direction des équipements publics (DEP) au début de l’année dernière. Le passage du témoin entre la DEP et la Direction de la santé, l’ex-maître d’ouvrage a pris des mois. Les promesses de l’ex-wali qui avait promis lors d’une visite de travail de lever toutes les contraintes financières et livrer le projet fin 2020, restent lettre morte. À la grande déception des professionnels de la santé et de la population de vingt communes de cette région de la wilaya attendant avec impatience l’ouverture du nouvel hôpital qui devrait booster les capacités d’accueil, désengorger l’ancien hôpital colonial Sarroub Khathir et améliorer la prise en charge, en matière de pneumologie, d’ophtalmologie, de cardiologie et de pédiatrie. «L’ancienne équipe de la direction de la santé a mal géré le dossier. Elle est responsable des retards de payement et de plus de 3 années d’arrêt de travaux. Elle n’a pas non plus pris sérieusement les volets relatifs à l’actualisation des prix et aux avenants de certains travaux supplémentaires et complémentaires. Les tergiversations de l’administration ont pénalisé les différents intervenants (entreprises, bureaux d’études) ainsi que la population payant ainsi les pots cassés de la mauvaise gestion des bureaucrates à l’origine des retards et des surcouts», souligne sous le sceau de l’anonymat, un fonctionnaire proche du projet pointant l’administration ne se souciant des préjudices occasionnés à un tel équipement qui ne sera pas livré de sitôt.