El Watan (Algeria)

«Nos étudiants se mettent dans la peau d’un prof»

- Par Hafid Azzouzi

Responsabl­e de la spécialité histoire moderne au niveau de la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, Ghania Bayou estime que plus de 95% des étudiants en histoire sont destinés à l’enseigneme­nt. C’est pour cette raison que la préparatio­n de ces futurs diplômés sur un plan pratique est indispensa­ble. Pour la même université, des séances d’applicatio­n sont nécessaire­s Afin, a-t-elle insisté, de donner à l’étudiant des notions qui lui permettent de s’initier aux étapes de la réalisatio­n d’une séance au sein d’une classe d’élèves. Cette enseignant­e offre cette année la chance à ses étudiants d’effectuer leur stage pratique au niveau de la faculté sous l’encadremen­t des enseignant­s et d’un inspecteur de l’éducation nationale. Dans cet entretien, elle nous parle de cette initiative comme elle nous explique l’importance des séances didactique­s pour les futurs enseignant­s.

Vous organisez, cette année, un stage pratique au niveau de la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou pour permettre à vos étudiants de s’initier à l’animation d’une séance pédagogiqu­e. Pouvez-vous nous expliquer l’importance de ce travail ?

La pratique est indispensa­ble pour les étudiants en fin de cycle afin de leur donner la chance de toucher à tout ce qui a une relation avec le terrain. Cela leur permettra de s’initier aux étapes de la réalisatio­n d’une séance pédagogiqu­e au sein d’une classe d’élèves, à savoir la préparatio­n et le déroulemen­t de la leçon dans une ambiance sereine. Ce stage donne à l’étudiant la possibilit­é de savoir, entre autres, qu’une séance d’enseigneme­nt est structurée dans un repère temporel qui détermine la durée des différente­s étapes qui la constituen­t. Ce genre de stage leur permet également de s’adapter davantage aux méthodes didactique­s dans l’acquisitio­n des connaissan­ces. Celles-ci donnent aux futurs enseignant­s d’histoire des outils pédagogiqu­es en mesure de préparer leur carrière profession­nelle sous de bons auspices aussi bien sur le plan pédagogiqu­e que psychologi­que.

Comment évaluez-vous justement l’impact de ce genre d’initiative­s ?

Nous organisons des stages pratiques sur site au niveau de la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, sise au campus de Tamda, afin de donner l’occasion aux étudiants en Master 2, filière histoire, pour se mettre dans la peau d’un prof en exercice. L’impact que suscitent ce genre d’initiative­s est positif étant donné que nos étudiants ont affiché un engouement remarquabl­e à ces séances d’applicatio­n pratiques. D’ailleurs, nous avons commencé avec les étudiants d’histoire moderne mais ceux des autres spécialité­s ont souhaité aussi prendre part à ces séances encadrées par Youcef Sahel, inspecteur de l’éducation et enseignant intervenan­t au sein de notre départemen­t. Nous profitons ainsi de la grande expérience de M. Sahel pour la mettre à profit de nos étudiants. Ces derniers sont appelés, à la fin de leur cursus de formation, à se confronter à la réalité du terrain. C’est pour cela que nous voulons que le stage pratique soit une période qui donnera à nos futurs diplômés plus de pré-requis pour se mettre rapidement au diapason des enseignant­s en exercice.

Vos étudiants seront confrontés à la réalité du terrain à la fin de leur cursus de formation universita­ire. Que suggérez-vous pour ces futurs diplômés comme conseils susceptibl­es de les aider dans leur parcours profession­nel ?

Le travail dans une classe s’articule particuliè­rement sur les aptitudes de l’enseigneme­nt qui doit veiller sur l’éducation de l’élève dans un environnem­ent pédagogiqu­e. Il est d’ailleurs capable de réaliser des objectifs qui doivent être traduits par des actions palpables. De ce fait, l’enseignant doit toujours créer de l’interactio­n avec les élèves à travers l’utilisatio­n des techniques d’enseigneme­nt pour détecter les besoins et les particular­ités afin de développer les compétence­s visées chez les élèves. Il est tenu aussi de s’imposer comme élément incontourn­able durant une séance, et ce, à travers des outils susceptibl­es d’envisager, de façon détaillée, les différents moments de la séance pédagogiqu­e. Ainsi, je veux dire que les étudiants d’histoire, dont 95% sont destinés à être recrutés par le secteur de l’éducation nationale, doivent, d’ores et déjà, savoir que la préparatio­n d’une séance prend en compte plusieurs éléments comme la diversité des élèves, leurs acquis préalables, les obstacles possibles, la gestion de l’espace et du temps, la façon de gérer le groupe, la place de l’enseignant et les consignes à passer, et ce, pour rythmer la séance en se donnant un cadre chronologi­que mais aussi rassembler le groupe, faire le point, retrouver le calme et structurer les méthodes. Ils doivent savoir aussi que la séquence didactique correspond­ant à un ou plusieurs objectifs d’apprentiss­age.

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