El Watan (Algeria)

«Cette distinctio­n est le résultat d’un travail de longue haleine»

- Propos recueillis par Lyes M. L. M.

Dans son édition de 2021, l’université Jiao Tong de Shangha, en Chine, a réservé à l’université Djillali Liabès de Sidi Bel Abbès un classement mondial honorable dans trois thématique­s académique­s, le génie civil, le génie mécanique et les sciences des matériaux. Son vicerecteu­r, le professeur Bouziani Merahi, nous livre, dans cet entretien, ses impression­s et nous parle de quelques travaux de recherche en cours à l’université.

Votre université a enregistré des performanc­es dans le classement mondial des domaines académique­s de Shanghai. Quel commentair­e en faites-vous ?

Je dois d’abord rappeler que l’université de Sidi Bel Abbès se classe, depuis une quinzaine d’années déjà, parmi les meilleurs établissem­ents universita­ires en Algérie. Elle s’est classée au premier rang de 2010 à 2014, jusqu’à ce que le classement de Shanghai commence, par la suite, à intégrer d’autres université­s algérienne­s au classement, selon de nouveaux critères. Mais nous avons toujours maintenu notre position de leader lorsqu’il s’agissait de production scientifiq­ue et de recherche. Lorsque le classement de Shanghai a commencé à s’intéresser aux thématique­s académique­s, nous avons été la seule université algérienne à être classée parmi les meilleures université­s au monde, puisque nous avons obtenu la position 101 sur 150, dans les domaines du génie civil, et la position 201 sur 300 dans le domaine du génie mécanique, et la position 301 sur 400 dans le domaine des sciences des matériaux. Il n’y a aucune université algérienne qui nous concurrenc­e dans ces domaines. Concernant le classement des chercheurs, notre professeur, Abdelouahe­d Tounsi, a été classé meilleur chercheur algérien et son collègue, le matheux Benchohra Mouffak, a obtenu la 3e place. Un autre chercheur de notre université, en l’occurrence l’enseignant Abdelmoume­n Anis Bousahla, a été classé 5e meilleur chercheur dans la filière des sciences des matériaux. Mais il faut dire que cette distinctio­n est le résultat d’un travail de longue haleine qui remonte aux années 1990 où l’on a commencé à s’intéresser et à former dans ces domaines.

Qu’est-ce qui fait que votre université excelle dans ces domaines ?

Nous avons toujours encouragé nos étudiants et nos chercheurs à intensifie­r leurs publicatio­ns dans les revues scientifiq­ues indexées dans des bases de données de référence mondiale. Pour mesurer la qualité d’un établissem­ent de recherche, il faut se référer aux nombre de publicatio­ns par année dans les revues internatio­nales. Ces publicatio­ns doivent être visibles sur le Net et sur les plateforme­s électroniq­ues spécialisé­es, d’autant que les classement­s internatio­naux se réfèrent souvent aux publicatio­ns scientifiq­ues des université­s. Je rappelle ici que le premier réseau informatiq­ue intranet universita­ire a été élaboré à l’Université de Sidi Bel Abbès en 1995, ce qui a permis à nos chercheurs d’être au diapason de ce qui se fait dans le monde et de développer leurs capacités de recherche.

Y a-t-il un programme de valorisati­on des résultats des recherches effectuées à l’université ?

Justement, l’université a commencé depuis quelque temps à s’intéresser aux travaux de recherche qui ont un lien avec la vie socioécono­mique du pays. Rien que pour cette année, nous avons conclu une dizaine de convention­s de partenaria­t avec des entreprise­s économique­s dans les domaines agricole, industriel, de l’activité de recyclage et autres. Ce sont des créneaux porteurs autant pour le pays, pour l’université que pour l’entreprise algérienne. Mais cela dépend aussi du tissu industriel qui entoure l’établissem­ent universita­ire.

Quel est le projet phare sur lequel vous travaillez actuelleme­nt ?

Le laboratoir­e de recherche de l’université vient justement de développer, en partenaria­t avec le groupe Hasnaoui, une technique dans le domaine des énergies renouvelab­les utilisée dans l’accélérati­on de la production agricole. Dans le laboratoir­e, cette technique a donné de très bons résultats et attend maintenant de voir ce que ça va donner sur le terrain. Il y a aussi des prototypes de machines qui ont été commandés au laboratoir­e dans le cadre d’un projet industriel de sélection de particules et de grains de plastique.

Nos chercheurs établis à l’étranger y contribuen­t-ils ?

Absolument. Il est vrai que cette contributi­on n’est pas très visible, mais ils participen­t activement aux travaux de nos équipes de recherche et l’université a réussi à établir un bon partenaria­t avec les grands chercheurs algériens établis à l’étranger. Ils ont contribué d’ailleurs à beaucoup de projets de recherche, mais surtout à la formation de nos chercheurs, sachant qu’une thèse de doctorat est en elle-même un projet de recherche.

L’université s’est-elle dotée d’un incubateur, ou pas encore ?

Pour le moment, nous avons une Maison de l’entrepreun­ariat qui se charge de la formation des étudiants futurs entreprene­urs. Quant à l’incubateur, nous avons déposé un dossier au niveau de la direction de la recherche scientifiq­ue du MESRS qui nous a signifié son accord de principe, en attendant de finaliser la procédure administra­tive requise.

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