La grande déception pour Soufiane Djilali et Abdallah Djaballah
Ils ont essuyé une défaite cuisante aux élections législatives du 12 juin. Eux, ce sont les partis politiques dirigés par Soufiane Djilali, Abdallah Djaballah, ainsi que d’autres formations dites «petites», mais qui ambitionnaient d’insuffler l’esprit du «hirak» à l’intérieur du Parlement ! C’est donc la totale désillusion pour ces entités. Le Front de la justice et du développement (FJD) de Djaballah s’est contenté de deux sièges seulement, alors que Jil Jadid présidé par M. Djilali n’a décroché qu’un seul siège à El Oued. Les partis TAJ, l’ANR, Ennahda, El Islah, Talaï El Hourriyet et le FNA ont participé au scrutin et ont eu zéro siège. Ces partis politiques ont été laminés, pourtant ils étaient pratiquement sûrs d’accéder à l’hémicycle Zighoud Youcef et de surcroît avec un score appréciable ! Au lendemain de l’annonce des résultats, Djaballah n’a pas caché sa déception. Pour lui, personne au FJD ne s’attendait à une telle «déroute». Djaballah, qui s’opposait au boycott, était persuadé que «le meilleur moyen de traduire dans les faits les aspirations des citoyens est d’arriver au pouvoir par la voie légitime et légale en obtenant la majorité parlementaire, tributaire de la réussite à glaner les voix des électeurs». Hier, les dirigeants du parti islamiste s’étaient réveillés sur une réalité amère : la moisson était des plus maigres. Djaballah impute son échec à, entre autres, des problèmes internes, notamment le «manque de discipline de certains cadres», dont beaucoup, souligne-t-il, ont non seulement boycotté la campagne électorale mais également l’urne. Pour beaucoup d’observateurs, l’électorat de Djaballah a opté pour un parti rival de la même mouvance, à savoir le mouvement El Bina, dirigé par Abdelkader Bengrina.
Autre défaite cinglante, celle de Jil Jadid qui, pourtant, s’est engagé dans les élections avec l’ambition de défendre, clamait-il sans trop convaincre, les chances de la mouvance démocratique et «introduire» également l’esprit du hirak dans les institutions. Le parti de Soufiane Djilali, qui disait que la volonté du changement «passera de la rue aux institutions», affirme ne pas regretter sa participation au scrutin, mais que «chacun assume ses choix et ceux qui ont boycotté doivent assumer les conséquences de ce boycott». «Jil Jadid assume le choix d’avoir participé à cette élection. On espère que cela ne deviendra pas contre-productif pour l’Algérie et les courants démocratiques», glisse Habib Brahmia, cadre et candidat du parti aux élections législatives. Malgré le constat amer du score obtenu (1 siège), M. Brahmia, chargé de communication, estime que Jil Jadid a défendu ses convictions et tenté d’expliquer aux Algériens que le vide va remettre en scène les partis et les anciennes figures du pouvoir.
Par ailleurs, le Front de la bonne gouvernance (FBG), dont le président Benmahdi Aïssa a comparé les femmes candidates de son parti à «des fraises sélectionnées fraîches», un dérapage verbal dénoncé par plus d’un, a obtenu 3 sièges au Parlement. Il en est de même pour le Parti Voix du peuple (PVP), dirigé par Lamine Osmani, un ancien député qui s’est apparemment vu dans le costume de Premier ministre !