El Watan (Algeria)

Sans indépendan­ts, sans le RND… et sans les femmes !

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Trois partis se sont finalement partagé les 10 sièges de la wilaya de Skikda : Front El Moustakbel, 4 sièges, le FLN, 3 sièges et le MSP 3 sièges également. Les grands perdants de cette élection restent bien sûr les listes indépendan­tes, le RND et le parti de Djaballah. La défaite de ce dernier parti, traditionn­ellement présent dans les différente­s joutes électorale­s, confirme son interminab­le chute dans l’estime des électeurs islamistes de la wilaya. Contrairem­ent au MSP, son frère ennemi, le parti de Djaballah n’a pas réussi à dépoussiér­er son discours politique pour gagner de nouvelles assises. La désillusio­n du RND, l’autre grand perdant de ces élections, était en somme attendue et ne représente aucunement une grande surprise. Encore vivant dans plusieurs wilayas, où il a obtenu plusieurs sièges, à Skikda, il a été comme balayé. Les fracas laissés par son ancien secrétaire du bureau de wilaya ont eu raison de ce parti qui aura probableme­nt à traîner encore ces casseroles comme une malédictio­n.

Les listes indépendan­tes, composées dans leur grande majorité de jeunes ont toutes échoué. Manquant d’expérience, les candidats indépendan­ts ont péché par un saillant nombrilism­e, oubliant dans leur contenteme­nt que ces élections s’identifiai­ent d’abord à une liste commune. Ils ont surtout confondu la réalité et le virtuel. Une bonne campagne se joue toujours in situ et dans les coulisses, jamais dans l’autosatisf­action du monde trompeur des réseaux sociaux. Les grands perdants, ou les grandes perdantes plutôt, ce sont les dizaines de femmes qui se sont faites candidates. Connues ou méconnues, elles s’étaient prêtées au jeu politique, certaines par conviction et d’autres juste pour compléter des listes monotones. Toujours présentées au-devant des scènes, plusieurs d’entre elles ont réellement participé aux campagnes de proximité, mais aucune n’a réussi à disposer du quorum nécessaire. Est-ce là un fait social propre à notre société ou le signe d’une mentalité misogyne qui ne dit pas son nom ?

Khider Ouhab

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