Une (pas de) chance pour le changement
Si ce n’était pas aussi triste, on pourrait rire de la farce Jil Jadid et de cette idée d’une chance pour le changement. Avec un député en tout et pour tout, la formation de Soufiane Djilali pourrait se reconvertir en un club de handball, elle gagnerait probablement un peu plus de fans. Sauf que ce n’est pas aussi joyeux, à chaque échéance il y a déperdition d’énergie, après l’invasion française, la peste noire, le protectorat turc, sous Boumediène, Zeroual ou Bouteflika, ils sont nombreux à avoir quitté l’Algérie, légalement ou pas, pour fermer la parenthèse avec un pays qui pour eux n’offre pas d’avenir avant longtemps. On ne peut évidemment pas leur en vouloir, mais on peut regarder le passé pour analyser ces chances pour le changement qui n’ont pas eu de chance. Le hirak a donné de l’espoir à des millions d’Algérien(ne)s là où les trois derniers scrutins de la Nouvelle Algérie le leur a enlevé, avec ce couronnement record des législatives où plus des trois quarts des électeurs n’ont pas jugé utile de participer. Oui, le taux de participation n’intéresse pas le Président, tout comme pour son prédécesseur Bouteflika, le nombre de harraga n’était pas du tout important, simple accident de la circulation sur une autoroute,où seuls les patriotes assermentés, le cachet de la mairie faisant foi, avaient le droit de rouler sur la bande d’arrêt d’urgence. A quoi sert un Président ? A rendre la vie meilleure pour son pays. A quoi sert un pays ? A abriter les gens qui y sont nés ou veulent y vivre, dans des conditions acceptables. A quoi servent les gouvernants ? A construire du confort et à protéger la population de l’aliénation. A quoi sert une élection ? A cristalliser l’adhésion populaire autour de l’édification avec la participation du maximum de personnes. Du coup, en ce 17 juin 2021 à quelques jours de l’été officiel, on ne sait plus qui devrait logiquement se suicider, Soufiane Djilali, les décideurs actuels ou les 45 millions d’Algérien(ne)s.