«LE POUVOIR EST ISOLÉ»
● Concernant le scrutin du 12 juin, le FFS estime que le verdict populaire a été sans appel : «Rejet catégorique du système et de sa feuille de route politique institutionnelle unilatérale.»
■ Le FFS estime que le verdict populaire a été sans appel : «Rejet catégorique du système et de sa feuille de route politique institutionnelle unilatérale»
■ Pour le Parti des travailleurs, «les résultats des législatives constituent un tournant positif dans le processus révolutionnaire du 22 Février 2019».
La conférence nationale des élus du FFS, qui s’est ouverte hier dans un camp de vacances dans la station balnéaire de Souk El Tenine, sise à une trentaine de kilomètres à l’est de la ville de Béjaïa, aura été une belle opportunité pour le parti de feu Aït Ahmed de s’exprimer sur les dernières élections législatives en particulier et sur la situation du pays en général.
Pour le FFS, le pays est en train d’aborder l’une des étapes les plus sensibles et les plus cruciales de son existence en tant qu’Etat national Concernant le scrutin du 12 juin, le FFS estime que le verdict populaire a été sans appel : «Rejet catégorique du système et de sa feuille de route politique institutionnelle unilatérale.»
Le premier secrétaire, Youcef Aouchiche, a d’emblée rappelé que ces élections avaient été décidées sans aucune consultation des partenaires politiques et sociaux. «La logique du passage en force et le refus absolu de toute solution politique en mesure d’ouvrir de nouveaux horizons pour le pays ont conduit, sans surprise, à un nouvel échec et une nouvelle désaffection populaire à l’occasion des élections législatives, qui ont connu une abstention record», dira Youcef Aouchiche. Pour le FFS, «en tournant le dos à ce scrutin, les Algériens ont asséné un coup dur au pouvoir, qui ne cesse de se vanter devant l’opinion nationale et internationale de la réussite de sa feuille de route».
Le vieux front plaide donc pour une solution politique, car «la crise en Algérie est politique» et ne peut s’accommoder de quelques réajustements juridiques et institutionnels visant surtout à maintenir ou restaurer l’ordre autoritaire. «Persister dans cette logique en s’accrochant à un système, en imposant une nouvelle façade institutionnelle ne peut relever que d’un manque de discernement, de cécité politique ou d’irresponsabilité, qui auront tôt ou tard de lourdes conséquences sur le pays, sa stabilité et sa cohésion»,a prévenu Youcef Aouchiche.
Pour le FFS, à l’issue de ce scrutin, l’Algérie nouvelle promise par le pouvoir se calque cruellement sur celle d’avant la révolution du 22 Février. Ainsi donc, le vieux front appelle à «l’ouverture sans tarder d’un dialogue inclusif en mesure d’engager le pays sur le chemin de la construction d’un projet politique capable de consacrer la souveraineté populaire et nationale, de renforcer l’unité, l’intégrité et la cohésion de notre nation».
MEA-CULPA
S’adressant aux tenants du pouvoir, le Front des forces socialistes estime qu’il n’y a pas de mal à observer une halte, à faire son mea-culpa puis à tirer les leçons de ses échecs. «Notre pays a besoin de perspectives réelles et réalistes en mesure de lui ouvrir les voies d’un changement apaisé, graduel et négocié.»
Devant un parterre d’élus attentifs, le premier secrétaire a également fustigé «le populisme, l’amateurisme et le charlatanisme politique» qui ont des effets ravageurs sur la société et contribuent à empêcher le changement. «Seule une solution politique globale et démocratique permettra l’avènement d’institutions légitimes, stables et pérennes capables de mobiliser nos concitoyens pour faire face aux défis économiques et sociaux», conclut Youcef Aouchiche.
Après le discours de politique générale du premier secrétaire et celui du président de l’APW, qui s’est axé sur le rôle et les missions des élus, un débat général a été ouvert avant la pause-déjeuner. L’après-midi a été consacré à l’organisation d’ateliers thématiques et de conférences, animés pour une brochette d’invités et d’élus du parti.