Le Front El Moustakbel bouscule le FLN
Avec ses trois sièges pour l’Assemblée populaire nationale, le parti de Abdelaziz Belaid vient de bousculer dans l’un de ses fiefs traditionnels le FLN même si ce dernier a réussi l’ascension d’une élue de l’APW, en l’occurrence Treaâ Fahima au rang de députée. Dépassant de loin les autres candidats de sa formation, cette dernière s’est distinguée le long de son mandat d’élue locale par la disponibilité et le franc-parler et ce sont des habitants des communes du sud de la wilaya qui lui ont tendu la main.
Achouri Fawzi est l’autre nom admis sur la liste des membres de l’APN sous la bannière du plus vieux parti. Pour le front El Moustakbal, c’est d’abord Bouaita Kamel un médecin qui a raflé le plus grand nombre de voix dans sa daira d’origine, suivi de Kouadria Smail qui entamera probablement son deuxième mandat après validation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel. Bendjaballah Fawzi est le troisième nom porté à l’intitulé du parti de Belaid à la faveur de la dispersion des voix des petites formations qui étaient en lice le 12 juin. Le MSP, et malgré des cadres du niveau de Mohamed Bouaza, n’a pas réussi son coup tout comme le RND qui a connu une nette régression par rapport au mandat précédent. Les indépendants ont de leur côté essuyé un échec cuisant à cause de leur manque d’expérience et l’absence d’un ancrage populaire.
C’est le cas pour un candidat propulsé récemment à la tête d’une instance corporatiste élue, par la grâce de certaines accointances et qui, parti précocement en précampagne, n’a cessé de faire valoir ses liens de sang avec un cadre d’une institution de souveraineté. Un autre candidat a misé sur une assiette morte de son propre frère déchu du droit à la candidature pour condamnation dans des affaires de dilapidation de deniers publics. D’autres encore ont essayé un recyclage depuis leurs partis d’origine aux fins de simuler une virginité politique et se démarquer des symboles d’une ère révolue.
Tous ont été sévèrement sanctionnés par une population de plus en plus incrédule et qui a opté pour une mesure extrême face à des listes peu convaincantes. L’abstention, c’est aussi l’affaire des candidats au passé peu reluisant et au discours incohérent même du côté de ceux qui se targuent de diplômes et de jeunesse et qui peinent à mobiliser pour leur compte une centaine de votants. Les prochaines élections locales seront faites de nouvelles donnes et ces heureux députés pèseront de tout leur poids pour consolider leurs assises et renvoyer la balle aux directeurs de campagnes et à leurs partisans.