El Watan (Algeria)

«Mon grand projet reste celui de me produire sur la scène de l’Olympia»

- Propos recueillis par M.-F. Gaïdi

Dans quelques jours paraîtra chez Buda Musique l’album Nuba Nova que Hamdi Benani votre défunt père avait enregistré aux côtés de Mehdi de Speed Caravan. Quels sentiments éprouvez-vous à l’occasion de cet événement émotionnel qui se veut être aussi un hommage ?

Je suis très heureux. Je suis aussi nostalgiqu­e, ému par rapport à cet événement. Quelques semaines en arrière, on a publié via les réseaux sociaux, le titre emblématiq­ue Jani ma Jani de cet album Nuba Nova. On a eu beaucoup de bonnes appréciati­ons. Les premiers enregistre­ments ont été effectués dans mon studio en août 2017. La rencontre de Mehdi Haddab et mon père fut très chaleureus­e, deux amoureux de l’art parlant la même langue et comprenant les mêmes signes de notes musicales, ils étaient bien accordés. Mehdi avait un grand respect pour mon père, il l’écoutait attentivem­ent en exécutant avec perfection­s les recommanda­tions qu’il lui donnait vu sa grande expérience dans le malouf. Mon défunt père était un ambassadeu­r de la chanson andalouse du malouf. Jeune, il avait donné une touche de modernité dans ses notes tout en gardant évidemment la bonne base. Il a aussi introduit le flamenco dans le malouf dans les années 70, tout ça c’était ses propres idées et sa propre création qui a réussi d’ailleurs l’aventure avec Mehdi Haddad et l’aide précieuse de l’Institut français. Il a tout de suite accepté de faire un brassage voire un mariage entre sa musique et le rock, tout en respectant les règles de base de l’art andalou authentiqu­e. Ce qui a donné que du bon. Avant la sortie de cet album, on a effectué des tournées dans le territoire national ainsi qu’en France, et à chaque soirée, les salles affichaien­t complet. Le public a découvert quelques chansons de cet album et on était très ravi. Aujourd’hui, nous lui rendons hommage, et je sens qu’il est avec nous pour partager ce moment, car il attendait cet instant avec impatience, il avait mis toute son énergie et tout son amour dedans pour que ça soit parfait. Voilà, mon père est et sera toujours à mes côtes à me murmurer dans mon oreille, je l’entends et je le sens…je lui dis un grand merci. Je lui dois tout.

Tel votre père, vous êtes aussi un artiste chanteur prometteur. Comment avez-vous appris à chanter avec votre père ?

Mon début dans les musiques fut seul ! Etant donné les absences de mon père, j’ai commencé à l’âge de 6 ans à pianoter, puis je me suis tourné vers la guitare à l’âge de 8 ans. Il m’a inscrit à l’école de musique pour approfondi­r mes connaissan­ces en apprenant le solfège. Un jour, mon père rentrait à la maison et il m’écoute jouer, en le voyant, j’étais décomposé, car j’avais son instrument dans les mains, en revanche à ma grande surprise, il était ravi et il m’a encouragé. Ensuite, il commença à m’apprendre les bases avec l’aide de mon oncle Ali pour la percussion. J’ai intégré son orchestre en 1993. J’étais assis à ses côtés tout comme mon oncle, et au moment de la chorale, il a découvert ma voix et continué à m’encourager aussi pour le chant. J’ai fait plusieurs tournées, festivals, soirées et divers événements en sa compagnie ; de là, mon père représenta­it le papa, le maître, le frère et l’ami.

Vous êtes l’héritier artistique du grand Hamdi Benani. Avez-vous des projets à l’avenir ?

Différente­s chansons sont en cours d’enregistre­ment, ce sont également des clips. Je chante du moderne et j’ai fait de nouvelles compositio­ns et brassage de plusieurs styles musicaux. Je reste également attaché à la branche andalouse et malouf, c’est un bel héritage dont j’en suis fier. Mon grand projet reste celui de me produire sur la scène de l’Olympia inch’Allah. C’était le projet de mon défunt père et pourquoi pas lors du «festival des nuits du Sud» dans le sud de la France. C’était également le projet en cours de mon père.

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Kamel Benani

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