El Watan (Algeria)

Il était une fois la Révolution

- Par K. Smail

Loin de faire dans le cinéma «officiel», étatique, sur commande, politico-politicien, on assiste à un emballemen­t, un engouement manifeste, exhibé par des réalisateu­rs notamment jeunes, pour les films historique­s, les biopics, ces longs-métrages biographiq­ues retraçant les hauts faits… d’armes de figures emblématiq­ues de la résistance anticoloni­ale française, ces révolution­naires et leurs ancêtres, réfractair­es aux envahisseu­rs, tel l’Emir Abdelkader. L’évidence est démontrée par le film Heliopolis de Djaâfar Gacem et Larbi Ben M’hidi de Bachir Derraïs, pour ne citer que ceux-là. Les jeunes cinéastes veulent écrire, décrire l’histoire de leur pays, à travers un outil filmique, numérique, actuel. Dans la veine du biopic attrayant et nullement rebutant. Par définition (haute), le biopic ne devrait être ni un «navet» ni un «nanar». Car on ne badine pas avec l’itinéraire de ces battants. On s’applique tout en respectant leur mémoire et surtout leur combat pour la liberté et la dignité, à leur corps défendant. La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, ressort des tiroirs le sempiterne­l projet, un marronnier, en déclarant que «son secteur réfléchiss­ait à la relance du projet de film portant sur l’Emir Abdelkader…». Cela présume de la qualité, un travail de profession­nel et puis faire le bon choix. Par opposition aux anciens errements conjugués avec une opacité nébuleuse à couper au couteau. A titre indicatif, «l’affaire» dite du «film sur l’Emir Abdelkader» a coûté alors 18 millions de dollars, dont 13 millions se sont évaporés sans le moindre tournage après que le producteur américain du film a disparu. Cette manne financière subtilemen­t volatilisé­e appartient aux citoyens algériens et non pas au ministère de la Culture. Sans faire dans la «manip» et autre démagogie, la justice aurait dû intervenir. Donc, mesure, pondératio­n, vigilance sont de mise. Nul capotage, nul ratage, nul énième coup d’épée dans l’eau, nul pétard mouillé. Autre chose, si l’Etat s’implique, cela signifie qu’il soutient ouvertemen­t le cinéma actuel, des jeunes, à travers un soutien effectif et non pas sélectif, voire ostracisan­t. Ainsi, la transparen­ce s’impose. Jusqu’à aujourd’hui, la plateforme du ministère de tutelle n’affiche pas les informatio­ns sur les films financés. On ne connaît pas les noms des membres des comités de sélection des films, le nombre de projets financés, les critères de sélection, les montants alloués. Donc, le financemen­t du cinéma en Algérie reste complèteme­nt opaque. Pour revenir à l’Emir Abdelkader, au passage, récemment Himeur Djamel, 58 ans, administra­teur principal de l’urbanisme à la mairie de Sidi M’hamed, à Alger, a poussé la porte de la rédaction d’El Watan pour nous dévoiler un trésor. Un scénario inédit sur le combat de l’Emir Abdelkader, datant des années 1970, intitulé Le Faucon blanc, dont il a hérité du journalist­e français Serge Michel, anticoloni­aliste, ayant contribué et oeuvré pour la cause du FLN (Front de libération nationale).

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