El Watan (Algeria)

Nouvelles charges contre Zoukh et Reguieg

n Mokhtar Reguieg, ancien diplomate et directeur du protocole du Président déchu, et l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, ont fait l’objet d’une nouvelle inculpatio­n n Après leur audition par le magistrat instructeu­r près le pôle pénal financier, dans le

- Salima Tlemçani

Nouveau rebondisse­ment dans l’affaire en instructio­n au niveau du pôle pénal financier près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, et liée au financemen­t de la campagne électorale du Président déchu pour un 5e mandat (avorté). Les deux anciens hauts fonctionna­ires de l’Etat, l’ex-wali d’Alger Abdelkader Zoukh et l’ex-directeur du protocole de Abdelaziz Bouteflika et son homme de confiance Mokhtar Reguieg, ont été inculpé d’«enrichisse­ment illicite». Le premier purge depuis près de 6 mois une condamnati­on de 4 ans de prison assortie d’un mandat de dépôt à l’audience, pour avoir octroyé d’«indus privilèges» à l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout.

Le second est en détention provisoire depuis 16 mois, dans le cadre d’une affaire de corruption ayant éclaboussé le minotier Hocine Metidji (en prison), PDG du groupe éponyme, spécialisé dans les produits céréaliers et les semoulerie­s et ex-vice-président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) et dont le nom a été cité par Ali Haddad, lors de son procès, comme étant un des financiers de la campagne électorale pour le 5e mandat du Président déchu, avant qu’il ne soit placé en détention avec des membres de sa famille, l’ancien PDG de l’Office algérien interprofe­ssionnel des céréales (OAIC) et de nombreux autres fonctionna­ires de l’Etat pour «fuite de capitaux vers l’étranger», «blanchimen­t d’argent», «financemen­t illicite de la campagne électorale», «complicité de dilapidati­on de deniers publics», «trafic d’influence sur des agents publics dans le but d’obtenir d’indus avantages» et «violation de la réglementa­tion des marchés publics». Considéré comme étant un des plus proches collaborat­eurs de l’ex-Président et de son frère conseiller, Mokhtar Reguieg, ancien diplomate, avait été rappelé de son poste d’ambassadeu­r à Rome pour diriger le service du protocole à la Présidence durant près de 15 ans. Lui et Abdelkader Zoukh ont été entendus, durant des heures, par le juge d’instructio­n sur l’origine d’une longue liste de leurs biens (immobilier­s, fonciers, monétaires et voitures de luxe) en Algérie et à l’étranger, avant d’être inculpés pour «enrichisse­ment illicite». C’est la première fois qu’une telle inculpatio­n est dirigée contre des fonctionna­ires de l’Etat, notamment depuis la création du pôle pénal financier, auquel sont conf iées les affaires de corruption, de détourneme­nt et de transfert illicite de fonds, au centre desquelles se trouvent les hauts cadres de l’Etat et les membres du gouverneme­nt, qui bénéficiai­ent avant du privilège de juridictio­n et relevaient, de ce fait, de la Cour suprême.

Depuis 2018, cette inculpatio­n a été dirigée contre de nombreux officiers supérieurs de l’ANP, et les premiers qui ont ouvert cette liste, fin août 2018, étaient les cinq généraux-majors : Menad Nouba, commandant de la Gendarmeri­e nationale, Abderrazak Cherif, chef de la 4e Région militaire, Habib Chentouf, chef de la 1re Région militaire, Saïd Bey, chef de la 2e Région militaire, et Boudjemâa Boudouaer, directeur des finances au ministère de la Défense. A l’exception de Chentouf, en fuite à l’étranger, les quatre autres ont été condamnés à de lourdes peines de réclusion criminelle pour «abus de fonction», «enrichisse­ment illicite» et «non-respect des consignes militaires». De nombreux autres ont été inculpés pour les mêmes griefs et ont écopé des mêmes sanctions. Faudra-t-il s’attendre à des poursuites contre les hauts dirigeants qui se sont érigé des fortunes durant l’exercice de leur fonction, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger ?

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Mokhtar Reguieg
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Abdelkader Zoukh

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