El Watan (Algeria)

A quand un statut d’auto-entreprene­ur ?

- Lyes M.

Tout porte à croire que l’université algérienne a finalement amorcé le changement tant attendu dans la conception du rôle qu’elle doit jouer dans le développem­ent la société. Depuis quelque temps, il ne se passe pas un jour sans que l’on nous présente des projets innovants conçus par de brillants étudiants ou chercheurs, à l’occasion de concours nationaux ou internatio­naux. Ces projets, bien que majoritair­ement dépourvus de toute perspectiv­e leur offrant la possibilit­é d’être réalisés sur le terrain, dénotent un état d’esprit créatif chez beaucoup de nos étudiants qui aspirent, désormais, à apprendre pour entreprend­re et mettre en oeuvre tous les moyens nécessaire­s pour réaliser leurs projets. Longtemps confinés dans le seul objectif d’obtenir un diplôme universita­ire pour rejoindre, par la suite, les milliers de salariés dans le secteur public ou privé, ils sont maintenant séduits par les différente­s «Success stories» de jeunes entreprene­urs qui ont cru en leurs projets et qui ont fini par s’imposer dans le monde de l’entreprise. A la différence, bien entendu, que ces derniers n’ont pas trouvé, tout au long de leur parcours, des embûches les détournant de leur objectif. Il faut dire à ce propos que les projets conçus par nos jeunes universita­ires n’ont rien à envier à ceux élaborés sous d’autres cieux, preuve en est le fait que certains de ces projets sont repris, développés et mis en valeur par des organismes étrangers chasseurs de talents. Les exemples d’idées novatrices et de projets créatifs qui nous parviennen­t de nos université­s, instituts et autres écoles supérieure­s, sont plus qu’édifiants. Touchant à des secteurs aussi bien stratégiqu­es que déterminan­ts dans le développem­ent d’une économie, tels que l’industrie, la technologi­e, l’énergie et autres, ils n’attendent que d’être accompagné­s, soutenus et mis en valeur par l’administra­tion et les pourvoyeur­s de fonds. Certes, des structures ont été créées pour prendre en charge les initiative­s de création de start-up à partir de projets conçus par des étudiants, à l’exemple des incubateur­s et des maisons de l’entreprena­riat qu’abritent beaucoup de campus, il n’en demeure pas moins que, dans les faits, l’enseigneme­nt de l’entreprene­uriat dans nos université­s demeure au stade académique. La législatio­n concernant le statut légal des étudiants stratupper­s n’a pas évolué non plus pour encourager les jeunes à ambitionne­r dans la création d’une entreprise et la réalisatio­n de leurs projets. Le statut d’auto-entreprene­ur pour les étudiants s’avère aujourd’hui une nécessité, d’autant qu’il offre toutes les facilités souhaitées par nos jeunes, à savoir des formalités de création d’entreprise­s allégées, un régime microfisca­l et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisation­s. Dans le contexte actuel de crise économique, les vertus de l’entreprene­uriat sont de plus en plus plébiscité­es par les pouvoirs publics. Mais le plus important est de parvenir à dégager les mesures adéquates à même d’encourager nos jeunes à les convaincre d’adhérer aux discours prometteur­s.

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