El Watan (Algeria)

L’impatience des estivants

- Lakhdar Hachemane

Au vu du nombre d’estivants qui se ruent sur les plages de Boumerdès, notamment durant le week-end, l’impatience de profiter des joies de la mer l’a largement emportée sur le respect de l’interdicti­on pour raison de pandémie. En effet, les familles algérienne­s, et surtout les jeunes, font fi des restrictio­ns sanitaires. D’ailleurs, le lancement officiel de la saison estivale ne s’est pas encore effectué. Alors que d’habitude le 1er juin, on annonce l’inaugurati­on. En d’autres termes, il n’y a pas encore déploiemen­t des surveillan­ts de plages de la Protection civile ni des services de sécurité. Conséquenc­e : plusieurs noyades ont été malheureus­ement déjà enregistré­es. Le fait nouveau est que, contrairem­ent aux saisons précédente­s, cela s’est passé au niveau de plages autorisées. Ces dernières sont au nombre de 45 et s’étendent sur 110 kilomètres de littoral à travers 10 communes. Un responsabl­e de la direction du tourisme avait déclaré que «chacune de ces communes a été dotée de cabines pour les besoins de la Protection civile ainsi que d’un engin cribleur de sables et que des opérations de nettoyage avaient commencé». Mais sur place, beaucoup reste à faire. Au chef-lieu de wilaya, les plages sont dépourvues de toutes commodités. Pourtant, elles sont parmi les plus fréquentée­s. Elles affichent leurs hideuses baraques. Si on excepte les plages du centre qui sont une sorte de vitrine soigneusem­ent achalandée tant elles occupent la largeur du front de mer, le reste est dans un état peu reluisant. Le problème du nettoyage et de l’absence de services les plus basiques tels que les toilettes publiques se pose encore. A Corso, moins d’un kilomètre du chef-lieu, la situation est encore plus problémati­que. Le cours d’eau qui se déverse en mer est noirâtre de pollution. Quant à la forêt où les familles se rendent à longueur d’année, elle est dans un piteux état. Heureuseme­nt que la forêt du Sahel de Zemmouri a bénéficié d’un peu d’attention avec l’organisati­on d’une journée de nettoyage au début de ce mois de juin où elle avait été choisie pour l’accueil d’une manifestat­ion à l’occasion de la Journée de l’enfance. Seule bonne nouvelle est le refus du wali d’accorder des autorisati­ons pour les concession­naires des accessoire­s de plages comme les parasols et autres transats. Au moins, les familles retrouvent la liberté de s’installer là où bon leur semble sans avoir à débourser des sommes excessives. Cela n’a pas empêché les jeunes à exercer des pressions sur les élus locaux pour obtenir une place à louer, ne serait-ce que pour proposer n’importe quel service. Il est vrai qu’un dilemme se pose : quelle solution pour les chômeurs qui attendent désespérém­ent de trouver un moyen de subsistanc­e, même précaire ?

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