Le FLN perd 7 sièges
■ Le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, a annoncé mercredi soir les résultats définitifs des élections législatives du 12 juin 2021, soit un peu plus d’une semaine après la proclamation des résultats provisoires par le président de l’ANIE, Mohamed Charfi.
Le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, a annoncé mercredi soir les résultats définitifs des élections législatives du 12 juin 2021, soit un peu plus d’une semaine après la proclamation des résultats provisoires par le président de l’ANIE, Mohamed Charfi. Après réexamen des suffrages, le taux de participation au dernier scrutin législatif s’est établi à 23%. Un chiffre quasiment identique au taux provisoire calculé sur la base du nombre de votants annoncé par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, le 15 juin, et qui était de 23,03%. Le taux de participation officiel enregistré constitue ainsi un véritable record d’abstention. C’est, en effet, le plus bas score d’affluence enregistré lors d’une consultation électorale depuis l’indépendance. Pour ce qui est de la répartition des 407 sièges de la nouvelle APN, le Conseil constitutionnel a confirmé la nette victoire du FLN. Cependant, ce dernier perd 7 sièges à l’issue des vérifications faites par le CC. De fait, alors que les résultats préliminaires rendus publics par l’ANIE créditaient le FLN de 105 députés, le nouveau décompte lui attribue 98 sièges. Notons au passage que le candidat FLN pour la wilaya d’Alger, Zakaria Bouguettaya, fils de l’ancien député et ancien membre du bureau politique du FLN, Sadek Bouguettaya, donné vainqueur à l’issue des résultats provisoires, a été finalement recalé. Les indépendants arrivent toujours en deuxième position et améliorent, en revanche, leur score, passant de 78 à 84 sièges. Le MSP, pour sa part, qui vient en troisième position, a gagné un siège, passant de 64 à 65 députés retenus dans la nouvelle Assemblée. Le RND vient conforter le retour en grâce de l’ex-alliance présidentielle avec 58 sièges. Il est talonné de près par le Front El Moustakbal, qui aura 48 représentants à la Chambre basse du Parlement. Le Mouvement El Bina de l’inénarrable Bengrina perd, quant à lui, un siège, avec 39 députés au lieu des 40 annoncés lors des résultats préliminaires. Au bas du tableau, la Voix du peuple obtient 3 sièges. Le Parti de la liberté et de la justice ainsi que le Parti de la justice et du développement, El Fadjr El Djadid et le Front de la bonne gouvernance ont deux sièges chacun. Enfin, Jil Jadid, le Front de l’Algérie nouvelle, le Parti El Karama et le FNA doivent se contenter d’un siège symbolique pour chacune de ces formations.
Le président du Conseil constitutionnel a indiqué, en outre, que les PV des résultats préliminaires, et qui ont été remis par l’ANIE le 17 juin, «ont été examinés par des magistrats et des conseillers de la Cour suprême et du Conseil d’Etat, qui se sont attelés à vérifier les résultats portés sur ces PV à travers une vérification manuelle, mais aussi par une application informatique développée à cet effet par le Conseil constitutionnel», rapporte l’APS. Et d’ajouter : «Suite à la consultation des PV de dépouillement et de recensement communaux, la cellule centrale a comparé, conformément à la loi, les résultats obtenus. Il a été procédé à une troisième vérification dans les cas d’écart dans les résultats.» M. Fenniche a tenu à préciser : «Dans le but de moraliser la vie politique, la même instance (le Conseil constitutionnel, ndlr) a exercé son contrôle sur les conditions de candidature non remplies par certains candidats, dont les repris de justice et les évadés fiscaux.»
Notons, par ailleurs, le dépôt de 361 recours auprès du CC, dont seuls 48 ont été jugés recevables, «ce qui a donné lieu à la rectification de la répartition des sièges dans nombre de circonscriptions électorales».
Autre statistique édifiante : dans la nouvelle Assemblée nationale, les femmes ne représentent que 8,49% des sièges, avec 35 députées (sur 8000 candidates), d’après les résultats définitifs communiqués par le Conseil constitutionnel. Pour rappel, dans l’ancien Parlement, elles étaient 146 députées, une prouesse largement aidée, il est vrai, par le système des quotas édicté par l’ancienne loi électorale. A retenir également un rajeunissement significatif des effectifs de l’Assemblée à la faveur de la dernière élection, sachant que 33,41% des députés ont moins de 40 ans dans la composante de la nouvelle législature, soit 136 sièges. Par niveau d’instruction, les députés de niveau universitaire représentent 67,32% dans l’Assemblée entrante, soit 274 sièges sur 407.