El Watan (Algeria)

Echec des négociatio­ns entre Khartoum et un groupe rebelle

- R. I.

Les récentes négociatio­ns de paix entre le gouverneme­nt de transition du Soudan et un groupe rebelle du sud du pays ont notamment buté sur les questions de délégation­s des pouvoirs, a indiqué le négociateu­r en chef de ce groupe, cité hier par l’AFP. Le gouverneme­nt et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLMNord), non signataire d’un accord de paix conclu l’an dernier, ont tenu des discussion­s à Juba, au Soudan du Sud, entre fin mai et mi-juin, mais elles ont été ajournées en raison de désaccords qui n’ont alors pas été précisés. Négociateu­r en chef du SPLM-Nord, Amar Amon a déclaré que, si de nombreux sujets liés à l’économie, à la sécurité ou à la politique ont été résolus lors de cette session, des problèmes cruciaux comme la délégation des pouvoirs entre l’Etat et les régions ne l’ont pas été. «Résoudre ces problèmes fait partie de la résolution des causes fondamenta­les des problèmes soudanais», a souligné A. Amon dans une interview donnée à l’AFP vendredi soir. Le SPLMNord, implanté dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, s’oppose notamment à un pouvoir étendu du gouverneme­nt central et propose un système décentrali­sé. A son avis, les pouvoirs attribués à Khartoum sont la cause des conflits qui touchent depuis plus de 60 ans le pays, dont la guerre d’indépendan­ce avec le Soudan du Sud et les épisodes violents récurrents dans les régions du Kordofan-Sud, du Nil Bleu et du Darfour. Il a ajouté qu’une autre question cruciale n’avait pas été résolue, celle de l’intégratio­n des groupes armés du pays à l’armée soudanaise. «Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que les questions majeures nationales soient sujettes dans le futur à des référendum­s populaires», a-t-il précisé. Le pouvoir soudanais, composé de militaires et de civils et mis en place après la révolte populaire qui a entraîné en avril 2019 la destitutio­n d’Omar El Béchir, a fait de la paix avec les rebelles sa priorité. Il a signé en octobre 2020 un accord historique avec plusieurs groupes rebelles. Le SPLM-Nord a, lui, signé un cessez-le-feu séparé, permettant à ses combattant­s de conserver leurs armes «pour assurer leur propre protection» jusqu’à ce que la Constituti­on soit amendée pour garantir un Etat laïc. La date de reprise des négociatio­ns n’est pas encore connue.

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