El Watan (Algeria)

Les regards se tournent vers l’OPEP+

- Zhor Hadjam

L’OPEP+ devrait discuter, lors de sa prochaine réunion, prévue le 1er juillet, d’un éventuel assoupliss­ement des réductions de sa production, à partir du mois d’août, alors que les prix du pétrole ont clôturé, vendredi, la semaine de cotation au plus haut depuis deux ans, propulsant le Brent audessus de 76 dollars et le West Texas Intermedia­te au-dessus de 74 dollars le baril. Les prix du pétrole ont ainsi atteint leur plus haut niveau depuis octobre 2018. Les deux indices de référence ont bondi pour une cinquième semaine consécutiv­e, en raison des attentes selon lesquelles la croissance de la demande dépassera l’offre, ce qui laisse à penser que l’OPEP+ sera prudente, lors de sa prochaine réunion, dans sa démarche d’approvisio­nnement du marché à partir d’août. Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté lors de la dernière journée de cotation de la semaine de 62 cents, ou 0,8%, pour s’établir à 76,18 dollars le baril, tandis que le brut américain West Texas Intermedia­te (WTI) a gagné 75 cents, ou 1,0%, à 74,05 dollars. Les deux contrats se sont accrus de plus de 3% sur la semaine. «Les prix du brut se sont redressés suite à une améliorati­on des perspectiv­es de demande et au-delà des attentes, le marché restera tendu car l’OPEP+ ne devrait donner qu’un petit coup de pouce à la production lors de la réunion ministérie­lle du 1er juillet», a déclaré Edward Moya, analyste de marché senior chez Oanda, cité par Reuters. Tous les regards sont tournés ainsi vers l’Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole, la Russie et leurs alliés qui doivent se réunir jeudi pour discuter d’un nouvel assoupliss­ement de leurs réductions de production. Du côté de la demande, les facteurs clés que l’OPEP+ devra prendre en compte sont une forte croissance aux Etats-Unis, en Europe et en Chine, renforcée par le déploiemen­t de vaccins et la réouvertur­e des économies, selon les analystes. La perspectiv­e de la levée des sanctions contre l’Iran et de l’arrivée prochaine d’une plus grande quantité de son pétrole sur le marché s’est estompée, un responsabl­e américain affirmant que de graves divergence­s subsistent sur une série de questions concernant le respect par Téhéran de l’accord nucléaire de 2015. «Si un accord avec l’Iran n’est pas conclu d’ici le 1er juillet, nous prévoyons que l’OPEP+ reviendra à la fixation de quotas mois par mois et annoncera une modeste augmentati­on de la production pour août lors de ses réunions de la semaine prochaine», ont déclaré, selon Reuters, les analystes de Clear View Energy Partners LLC dans un rapport. L’OPEP+ remet progressiv­ement, depuis mai et jusqu’au mois de juillet, 2,1 millions de barils par jour, dans le cadre d’un plan visant à éliminer graduellem­ent les restrictio­ns record de la production de pétrole de l’année dernière. Selon certaines spéculatio­ns, il est attendu que l’OPEP+ ouvre de manière mesurée les robinets au mois d’août, mais aucune évaluation n’est donnée sur les volumes qui devaient être remis sur le marché. Selon Reuters, Moscou pencherait en faveur d’une augmentati­on de la production, tandis que les principaux producteur­s de l’OPEP, tels que l’Arabie Saoudite, n’ont donné jusqu’à présent aucun signal sur la prochaine étape. L’optimisme qui caractéris­e le marché fait dire à beaucoup d’analystes que les cours pourraient encore progresser dans les semaines à venir. Les dirigeants de Royal Dutch Shell Plc et de Total Energies SE ont, par exemple, appuyé de nombreuses prédiction­s des industriel­s avertissan­t que le brut pourrait revenir à 100 dollars le baril.

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