L’ex-président Ahmadinejad soutient des grévistes du secteur de l’énergie
IRAN
L’ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a apporté hier son soutien à des grévistes du secteur de l’énergie, avertissant les autorités qu’elles risquaient de le regretter, si elles continuaient d’ignorer leurs revendications.
Selon l’agence ILNA, proche des milieux ouvriers, relayée par l’AFP, plusieurs dizaines de sociétés du secteur pétrolier et gazier sont touchées par des grèves de contractuels. Ces derniers demandent un alignement de leur salaire sur celui des employés permanents, alors que le pays fait face à une inflation galopante, conséquence des sanctions réimposées par l’ancien président américain, Donald Trump. Ces grèves, d’une ampleur non précisée, touchent notamment les provinces de Téhéran, Ispahan (centre), Kerman (sud-est), Bouchehr et Khouzestan (sud), indique ILNA. Selon certains médias réformateurs, l’augmentation de salaire demandée par les grévistes serait de plus de 30%. «Tout en soutenant les revendications légitimes et légales de ces chers travailleurs, j’avertis les autorités et les responsables (de ces entreprises publiques) concernés, qu’ignorer les protestations de ceux qui se voient interdire toutes les formes habituelles d’expression de leurs revendications, n’aura pas de bonnes conséquences pour eux», écrit Mahmoud Ahmadinejad dans un communiqué. «Avec les énormes ressources dont dispose le ministère du Pétrole, il n’est pas si difficile de répondre à ces demandes, et la résistance irrationnelle qui y est opposée est enracinée dans la pensée capitaliste qui gouverne ce ministère et le pays», ajoute l’ancien Président.
Mahmoud Ahmadinejad a été président de 2005 à 2013. En 2009, la contestation, sévèrement matée, de sa réélection sur fond d’accusations d’irrégularités et de fraudes massives, avait ébranlé la République islamique. Il jouit néanmoins encore d’un grand soutien parmi les classes populaires et s’est vu interdire de se présenter à la présidentielle du 18 juin, remportée par l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, chef de l’Autorité judiciaire.