RECRUTEMENTS : À LA PÊCHE AUX CANDIDATS SUR TIKTOK, INSTAGRAM ET AUTRE SNAPCHAT
«On recrute, tu viens ?» : sur fond de musique techno et de petits pas de danse, des employeurs traquent les candidats sur TikTok, Instagram, Snapchat et autres réseaux sociaux, convaincus que ce n’est pas «gadget», même si l’impact en termes d’embauche reste pour l’heure «marginal». Alors que la crise sanitaire a accru l’usage du web, en particulier des jeunes (+24% en 2020 chez les 15-24 ans, selon Médiamétrie), ces réseaux permettent notamment aux entreprises de dépoussiérer leur image et toucher de nouveaux profils, parfois éloignés des canaux traditionnels. Début juin, c’est Pôle emploi qui a lancé avec TikTok un partenariat #MissionEmploi. Dans une petite pastille vidéo, Bouchra, conseillère de l’opérateur public, jean moulant et nez percé, fournit par exemple des «tips» pour optimiser son CV. Sur les réseaux depuis 2012 (Facebook, LinkedIn, YouTube... avec plus d’un million d’abonnés au total), Pôle emploi s’est dit qu’il lui manquait une présence sur ce canal utilisé par environ «la moitié des 15-24 ans», explique à l’AFP Misoo Yoon, directrice générale adjointe chargée de l’offre de services. Réalisées en interne, les vidéos ont récolté «plus d’un million de vues», l’opérateur estimant avoir évité l’écueil d’être «à côté de la plaque». Les employeurs s’intéressent aussi de plus en plus à la plate-forme... jusqu’à la police nationale tout récemment. A la SNCF, Catherine WoronoffArgaud, directrice du recrutement, explique que l’audience plutôt jeune du réseau correspond à la cible de l’entreprise, puisque «deux tiers» des personnes recrutées chaque année ont moins de 30 ans. Ne voulant pas arriver avec ses «gros sabots», la SNCF a eu recours à des influenceurs. Via des petites vidéo «assez décalées», sept métiers ont été présentés comme celui de conducteur de train, Sébastien expliquant entre deux «tchoutchou !», son métier consistant, dit-il, à... «conduire des trains». La campagne a atteint 1,5 million de vues. En termes de recrutements, «pour l’instant c’est encore marginal, mais on se dit qu’il faut continuer parce que ça bouge assez vite», dit la responsable. «Quand on veut promouvoir ses opportunités d’emploi, ses métiers», les réseaux sont «incontournables» pour certaines populations pas forcément familières avec les sites d’emploi, constate aussi Dominique Raze, directrice de la marque employeur chez Carrefour.