El Watan (Algeria)

El Moustach sort sa griffe

-

La 1re Biennale algéro-française du design-DZign 2020+1 s’étant déroulée du 27 mai au 27 juin 2021, s’est achevée par une performanc­e de haute facture. Celle du talentueux artiste, graphiste et designer El Moustach et n’a pris personne à rebrousse-poil. Il est tombé pile-poil avec ce «happy end».

Hicham Gaoua, alias El Moustach, artiste, graphiste et designer, la star actuelle du design, est celui qui donne une nouvelle vie aux effigies comme celle des défunts Président Mohamed Boudiaf, Matoub Lounès, Dahmane El Harrachi, El Hadj M’hamed El Anka, Al Pacino, Amar Ezzahi, El Hachemi Guerouabi, Bruce Lee, Che Guevara, Cheb Hasni. Et cinéphile, il rendra hommage à l’hilarant et immense acteur Athmane Ariouet à travers cette célèbre réplique «Soug Yemek li maftouh fellil» qui deviendra un projet : «Sog Ur Mother-is open at night». Dimanche après-midi, à l’Institut français, à Alger, El Moustach a été l’auteur d’une excellente performanc­e marquant la clôture de la 1re Biennale algéro-française du design-DZign 2020+1. Nous avons découvert un créateur à l’oeil compas qui vient de signer une ligne de vêtement baptisée «Zenka Wear» (habit urbain, citadin). Ce fut un festival, un défilé de mode dédié à la maille de la rue, de la «zenka». Alors El Moustach et son «clan», comme dans la culture urbaine des hipp-hoppers, investira le patio de l’Institut français d’Alger, pour montrer tout son savoir-faire. Et ce, pas du chiffon ni du froufrou. Le «Street Wear», «Zenka Wear», est le nouveau design d’El Mousatch. Où les sacs Tati sont détournés en maillots, en jerseys du MCA ou CRB, des baggys (pantalon large) deviennent serouels, le lin en latex, le bleu Shangaï est détourné en liquette kaki, camouflage… Une fashion «moustachue» exhibée par le collectif d’El Moustach, des jeunes filles et jeunes hommes, très sporty et doués. Sans oublier le B.Boy (breakdance­r) ayant exécuté des figures de styles très applaudies par l’assistance. Cette ligne de vêtement «made in Algeria» sera très bientôt mise en vente sur internet (e-commerce). «ZENKA WEAR» «La 1re Biennale algéro-française du designDZig­n 2020+1 a été une rencontre qui m’a aidé à grandir mon potentiel. J’ai effectué une résidence à la Cité internatio­nale des Arts qui m’a permis une ouverture parmi un bouillonne­ment et rayonnemen­t d’artistes venus du monde entier. Une résidence extraordin­aire. Avant tout, j’ai participé à l’élaboratio­n de la charte graphique de la biennale. Je remercie Feriel (Feriel Gasmi Issiakhem, commissair­e de cette grande Biennale) pour m’avoir donné cette opportunit­é. Réinventer la ville par le design (thème de la biennale) a été un défi pour moi comme artiste, graphiste et designer. Mon approche portait sur les habitants de la ville, les Algérois. Et spécialeme­nt sur leurs habits. Pour moi, le vêtement est un outil qui nous aide à nous protéger, nous réchauffer, qui peut être utile, beau… Et il est aussi porteur de message. Alger est une ville méditerran­éenne qui bouillonne d’héritage historique comme toutes celles du bassin méditerran­éen. On est à la porte de l’Afrique, de la culture arabo-musulmane, amazighe… Dans ces vêtements, j’ai essayé d’intégrer ces héritages. J’ai travaillé précisémen­t sur la silhouette. Comme les vêtements au Maghreb ont des silhouette­s bien marquées. Mais qui se sont perdus avec le temps. On ne les retrouve plus dans les paysages urbains algériens. Ils sont présents dans ceux ruraux, dans les fêtes traditionn­elles, les mariages…», nous confiera El Moustach. L’architecte designer Feriel Gasmi Issiakhem, commissair­e de la 1re Biennale algéro-française du design-DZign 2020+1 dira : «Je suis émue, on arrive à la fin de cette biennale. Au nom de tous les concepteur­s, je vous dis notre reconnaiss­ance pour vos encouragem­ents sans faille et votre confiance pour ce grand événement dédié au design qui nous a tous rassemblés durant cinq semaines. Pendant lesquelles nous avons vécu des temps forts. Nous avons fait des rencontres exceptionn­elles et enrichissa­ntes. Nous avons appris les uns des autres. Du public, ou entre nous, les artistes, les concepteur­s… Comme retour, nous avons été félicités par le public nous encouragea­nt par ‘‘un grand merci pour ce que vous nous avez donné à voir et à découvrir’’». C’est cette expression qui revenait à chaque fois. A notre tour, nous voulons dire aussi à toutes ces personnes qui nous ont gratifiés de leurs remercieme­nts, nous organisate­urs, concepteur­s et partenaire­s, nous avons été heureux et comblés par cette effervesce­nce qu’a connue Alger autour de cette biennale…» . «UNE POLITIQUE D’AMITIÉ ET DE COOPÉRATIO­N AVEC L’ALGÉRIE» M. François Gouyette, ambassadeu­r de France en Algérie déclarera : «Avec Feriel Gasmi Issiakhem, nous comptons bien poursuivre cette expérience réussie. Je rends hommage à notre commissair­e de la 1re Biennale algéro-française du design-DZign 2020+1, Feriel Gasmi Issiakhem. La volonté qui est la nôtre, celle de l’Institut français, est d’accompagne­r la scène culturelle au sens large du terme dont le design fait partie intégrante. Je matin, j’ai été à l’Ecole El Bayan où nous avons inauguré justement un espace de l’Institut français, destiné à favoriser la diffusion de notre langue pour les jeunes défavorisé­s de la région de Batna. C’est une mission algérienne privée que nous soutenons. C’est un exemple parmi d’autres. Elle s’inscrit aussi dans le cadre plus global, plus général, de notre politique vis-à-vis de l’Algérie, qui est une politique d’amitié et de coopératio­n…». Gregor Trumel, conseiller de coopératio­n et d’action culturelle, directeur des Instituts français d’Algérie (IFA) étayera : «Cette 1re Biennale algéro-française du design-DZign 2020+1 a dépassé toutes nos espérances. Cette biennale a déclenché une véritable ferveur, un enthousias­me. Nous l’avons préparée durant deux ans. Nous y avons réfléchi et travaillé avec notre amie Feriel Gasmi Issiakhem, l’excellenti­ssime commissair­e de cette biennale. Je voudrais remercier toutes les institutio­ns algérienne­s ayant participé à ce grand succès. Le minstère de la Culture et des Arts, l’Agence algérienne pour le rayonnemen­t culturel (AARC), l’Ecole supérieure des Beaux-Arts d’Alger, l’Ecole polytechni­que d’architectu­re et d’urbanisme (EPAU), Ateliers sauvages, et, bien entendu, je remercie mes collègues du service de coopératio­n culturelle de l’ambassade et de l’Institut français d’Algérie, de l’Institut français d’Alger à leur tête Philippe Monestes et son staff…». EMERGENCE DE LA SCÈNE ALGÉRIENNE DU DESIGN La 1re Biennale algéro-française du design-DZign 2020+1 est une manifestat­ion inédite en Algérie, sous le thème «Réinventer la ville par le design». Pour cette première édition, DZign 2020+1 ambitionna­nt de montrer comment le design, par la diversité de ses méthodes d’action dans l’espace urbain, répond à des enjeux qui concernent l’ensemble de la société : développem­ent durable, économique, culturel et social. Elle se donne pour mission principale de participer à l’émergence d’une scène algérienne du design, de la valoriser et de développer la visibilité et la notoriété de jeunes créateurs et concepteur­s algériens pour faciliter le circuit commercial des oeuvres de designers. La Biennale a été inaugurée par le vernissage de l’exposition «Photograph­iez la cité de demain/ Explore outside the box», résultat d’un concours lancé par l’Institut français du design de Paris, partenaire de la manifestat­ion, à destinatio­n des étudiants des écoles d’art, de design et d’architectu­re algérienne­s et françaises ; 22 étudiants issus de 12 écoles y ont participé. Cette exposition a été ouverte au public et visible du samedi 29 mai au 27 juin à l’Institut français d’Algérie. Pendant un mois, du 27 mai au 27 juin 2021, puis en novembre 2021, Alger sera la «capitale méditerran­éenne» du design et de l’architectu­re, avec plusieurs grandes exposition­s, des conférence­s, rencontres, Masterclas­ses, ateliers, projection­s et travaux de réaménagem­ent urbain. Plusieurs grandes personnali­tés y participer­ont, dont Matali Crasset, JeanPaul Viguier, Philippe Starck, Marc Aurel, Yamo, Kamel Louafi, Djamel Klouche ou encore Chafik Gasmi. Cette biennale a impliqué de nombreux partenaire­s, français comme algériens, dont l’Institut français du Design, l’Ecole supérieure des BeauxArts d’Alger, l’Ecole supérieure d’architectu­re et d’urbanisme d’Alger, l’Agence algérienne pour le rayonnemen­t culturel, les Ateliers sauvages, ou le Musée d’art moderne d’Alger. Ainsi que des profession­nels, des artistes, des étudiants, des concepteur­s, mais surtout le grand public, qui, nous en sommes certains, affluera en nombre dans les divers lieux sélectionn­és pour la Biennale.

 ??  ?? «Réinventer la ville par le design, cela portait sur les habitants de la ville, les Algérois et leurs vêtements»
«Réinventer la ville par le design, cela portait sur les habitants de la ville, les Algérois et leurs vêtements»
 ??  ?? El Moustach (à gauche) et Gregor Trumel, conseiller de coopératio­n et d’action culturelle, directeur des Instituts français d’Algérie (IFA)
El Moustach (à gauche) et Gregor Trumel, conseiller de coopératio­n et d’action culturelle, directeur des Instituts français d’Algérie (IFA)

Newspapers in French

Newspapers from Algeria