Le procès du journaliste Raissouni reprend sans lui
La justice marocaine a décidé hier de poursuivre le procès du journaliste Soulaimane Raissouni, en grève de la faim depuis 83 jours, malgré son absence et sa santé qui continue d’«inquiéter», a indiqué sa défense, citée par l’AFP. Le juge «a décidé de poursuivre le procès en l’absence de Soulaimane, sans aucune justification», a déclaré un de ses avocats, Miloud Kandil. Pourtant, le journaliste s’est dit «prêt à assister à son procès» à condition d’«être transporté en ambulance et d’avoir un fauteuil roulant» au regard de sa santé. Il n’a déjà pas assisté aux deux dernières audiences.
Rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum, en banqueroute depuis mi-mars, Soulaimane Raissouni est poursuivi pour «agression sexuelle» après une plainte déposée par un militant LGBTQ, des faits qu’il conteste. L’éditorialiste refuse de s’alimenter pour protester contre «la grande injustice» de sa détention préventive depuis un an, la justice ayant rejeté toutes ses demandes de remise en liberté provisoire.
Dans une salle voisine de la cour d’appel de Casablanca, le juge «a rejeté l’ensemble des demandes et irrégularités» formulées par les avocats d’un autre journaliste emprisonné, Omar Radi, selon Me Kandil. Le reporter indépendant en détention préventive depuis 11 mois, est poursuivi pour «viol» et pour «atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat». Ses demandes de remise en liberté provisoire ont, comme celles de S. Raissouni, été rejetées.