En Californie, les vols de pistaches explosent
Les fruits secs valent de l’or et constituent un butin prisé par des voleurs de plus en plus sophistiqués. Cette fois, les hommes de Mike Boudreaux, shérif de Tulare (Californie), ont eu le nez creux. Le 19 juin, ils ont pincé un routier de 34 ans. Dans sa remorque, des pistaches en vrac, qu’il ensachait pour les écouler au noir. La police avait été alertée quelques jours plus tôt par Touchstone Pistachio, un gros producteur local, de l’évaporation de 20 tonnes de pépites vertes, découvertes lors d’un contrôle de routine. Depuis 2015, les vols de pistaches et d’amandes ont explosé dans la vallée centrale de Californie (95% de la production américaine), où la filière génère 50 000 emplois et plus de 5 milliards de dollars par an. Les cours ont flambé avec la sécheresse – il faut 4 litres d’eau pour une amande – et restent haut perchés. Les fruits secs sont un butin d’autant plus prisé qu’il n’y a aucun numéro de série sur les coques.
«DIFFICILE DE PROUVER QU’ELLES SONT VOLÉES»
De quoi débrider l’inventivité : les voleurs fabriquent de faux documents et se substituent aux transporteurs. Lorsque j’intercepte une voiture contenant quelques kilos de méthamphétamines, je sais que le conducteur finira en prison. Mais lorsqu’on contrôle un camion de pistaches, très difficile de prouver qu’elles sont volées. On nous présente la paperasse, tout semble en règle, expliquait en 2016 le shérif Boudreaux. Les vols dépassaient, cette annéelà, 5 millions de dollars.