Le prix du relâchement à Oran
AOran, comme dans les autres wilayas du pays, la pandémie de Covid-19 poursuit sa courbe ascendante, ces derniers jours, saturant de facto les services épidémiologiques, notamment l’hôpital 240 Lits de Chteibo, entièrement dédié à la lutte contre cette maladie. A s’y méprendre, l’état des lieux à Oran semble actuellement s’approcher peu ou prou de celui qui avait prévalu il y a tout juste une année, soit en juillet 2020, quand les contaminations avaient atteint des pics inégalés. Parfois, des cas symptomatiques, pour peu qu’ils présentent des problèmes respiratoires ou autres maladies chroniques, peuvent évoluer, de façon fulgurante, vers une forme grave et avoir raison du patient en seulement quelques jours. Ceci dit, pour préoccupante que soit la situation, une donnée qui n’existait pas l’année dernière fait toute la différence et permet à tout un chacun de relativiser : la possibilité, à présent, de se faire vacciner et réduire, par le fait même, à son strict minimum, la forme sévère que peut prendre ce virus dans l’organisme du malade. Il faut également noter que, contrairement aux précédentes vagues épidémiologiques qui ont affecté la ville d’Oran, le personnel médical est, cette fois-ci, «moins» exposé à la mort qu’il ne l’a été par le passé, et ce, pour la bonne raison qu’une partie des blouses blanches a déjà reçu les deux doses du vaccin, à même de lui garantir une protection en bonne et due forme. Il y a quelques jours, dans ces mêmes colonnes, le Dr Boukhari, chargé de la communication à la direction de la santé d’Oran, nous a déclaré qu’au 20 juin, nous étions à Oran à une moyenne d’un décès par jour pour 35 à 40 nouveaux cas quotidiens de contamination, tandis que le service de réanimation comptabilisait de 10 à 15 patients. Bien que n’ayons pas encore une mise à jour de ces chiffres – du moins pour ce qui est des derniers jours du mois de juin et des premiers jours du mois de juillet –, plusieurs sources affirment que ces chiffres sont en augmentation et qu’il est temps que l’opinion publique prenne ses responsabilités, d’abord en se ressaisissant (par l’adoption des gestes barrières, le port du masque et l’observation de la distanciation physique) puis en allant se faire vacciner sans trop de tergiversation. «Ces jours-ci, sur les réseaux sociaux, j’ai vu défiler sur mon fil d’actualité énormément de faire-part de décès, j’ai compris que la situation devenait préoccupante. Je ne suis pas la seule : beaucoup de mes amis, rétifs au début à l’idée d’aller se faire vacciner, commencent, petit à petit, à changer d’avis. Il suffit parfois qu’ils aient eu vent de la mort d’une de leur connaissance ou d’une personnalité publique emportée par la Covid-19 pour qu’ils remettent en cause leur nonchalance et leur scepticisme et comprennent qu’il ne faut plus prendre cette maladie à la légère», nous dira une citoyenne oranaise. Nous avons également appris que les morts dus à la Covid-19 à Aïn El Beïda ne sont plus enterrés au cimetière dans un carré qu’il leur est propre, mais qu’ils sont enterrés désormais pareillement à n’importe quel autre mortel, à ceci près que la tombe est plus profondément creusée et que le cadavre, au lieu d’être allongé dans un cercueil en bois, comme il se fait de coutume, est mis dans un sac traité.
Notons enfin que la wilaya d’Oran a reçu, pour le moment, près de 50 000 doses de vaccins antiCovid-19, dont deux lots du vaccin chinois, un lot d’AstraZenecca et deux lots de Sputnik-V. L’opération de vaccination, au niveau des polycliniques et dans les chapiteaux en plein air de la place Tahtaha (M’dina J’dida), se fait à une moyenne de 600 à 1000 inoculations par jour. Ces chiffres devront connaître une tendance haussière dès lors que de nouveaux lots de vaccins seront acheminés à Oran, chose qui se fera de façon graduelle.