Des répartitions injustes et inéquitables
Avant de plier bagage et prendre congé des lieux, l’Assemblée communale de Sétif s’est réunie récemment en session extraordinaire. Les considérations électoralistes ont marqué l’adoption du budget supplémentaire de l’exercice 2021. Pour la dernière assemblée d’un mandat à mettre aux oubliettes, la majorité des présents, pensant sans nul doute aux prochaines élections avançant à grandes enjambées, donne son quitus. Elle ne juge pas utile de remettre en question le travail de la commission chargée de la répartition des subventions des associations sportives et culturelles de la ville. Injuste et inéquitable, le «partage» n’a fait l’objet d’aucune contestation ou réserve. La commission qui a laissé le soin à l’assemblée de gratifier le «budgétivore» d’une subvention de plus de 14 milliards de centimes s’est illustrée par le parti pris et une répartition à la tête du client. Avec leurs passe-partout, les amis sont choyés.
Les associations féminines et celles des sports de combat devront se contenter des miettes. Pour preuve, le Club sportif amateur (CSA) La fille sétifienne El Hidab obtient 20 millions de centimes. Le même montant est octroyé au CSA Nageur sétifien. Il en est de même pour le club de judo Amel Riadhi Staïfi où activent des centaines de jeunes. Ne bénéficiant d’aucun soutien au sein de la commission et de l’assemblée faisant dans le favoritisme, les dynamiques associations des handicapés sont les plus lésées. Ainsi, les subventions du club sportif du handicapé El Amel Riadhi des sports pour handicapés, Etahadi Staïfi des handicapés mentaux n’ont pas dépassé les 20 millions de centimes par association. Ayant pourtant fait ses preuves, l’association des parents des enfants infirmes moteurs (IPMC) connue et reconnue n’a obtenu que 20 millions pour chaque association. Avec une telle manière de faire, on ne donne pas un coup de pouce à cette catégorie de citoyens. Luttant contre l’analphabétisme et la promotion de la femme, trois associations n’obtiennent que 10 millions de centimes chacune. Le groupe El Khansa des scouts musulmans algériens (SMA) (10 millions) est l’autre victime d’une commission ne mesurant pas l’ampleur du préjudice occasionné à des associations regroupant des centaines, pour ne pas dire de milliers de jeunes, activant sans le strict minimum. Choqué par une telle injustice, un président d’association s’interroge :
«Peuton gérer une association sportive de plus de 250 jeunes avec 10 millions de centimes ?»
La question est posée à la composante d’une assemblée trouvant le moyen de rater sa sortie.