Au moins 10 morts dans un attentat-suicide
Au moins dix personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d’autres blessées dans une attaque suicide menée vendredi par les islamistes shebab contre un salon de thé de la capitale somalienne Mogadiscio, selon un bilan communiqué hier par le gouvernement, relayé par l’AFP. «Le 2 juillet au soir, un kamikaze portant une ceinture d’explosifs a fait exploser son dispositif près de l’hôtel Juba, tuant au moins dix personnes et en blessant des dizaines», a affirmé le ministère de l’Information, de la Culture et du Tourisme dans un communiqué hier matin. «L’attaque a eu lieu à une heure d’affluence, alors que les victimes profitaient d’un salon de thé», ajoute-t-il, dénonçant une «nouvelle attaque criminelle» des shebab. Les shebab, groupe djihadiste lié à Al Qaîda, ont revendiqué cet attentat dans un communiqué vendredi soir, affirmant avoir tué 15 «éléments du renseignement gouvernemental, de la police et de la milice» et en avoir blessé 22 autres. Fin juin, au moins 12 personnes sont mortes dans une attaque perpétrée par les shebab contre une base militaire et des habitations civiles, dans le centre de la Somalie, selon des sources paramilitaire et locale. La base héberge des troupes gouvernementales, dans l’Etat du Galmudug, puis la localité attenante de Wisil, située à plus de 700 km au nord de la capitale Mogadiscio.
La Somalie est plongée dans l’instabilité depuis 1991 avec la chute de l’autocrate Siad Barre, précipitant le pays dans une guerre des clans, la piraterie, la famine et l’insurrection islamiste. La même année, le Somaliland proclame son indépendance. En 1998, le Puntland (nord-est) déclare son autonomie. Suit le Jubaland, zone frontalière du Kenya et de l’Ethiopie. Mis sur pied en 2004, le Gouvernement fédéral transitoire (GFT) n’arrive pas à rétablir la stabilité dans le Sud et, de surcroît, il est confronté à l’insurrection des islamistes des shebab.
Entre 2004 et 2006, ce groupe se rapproche de l’Union des tribunaux islamiques (UTI). Après l’intervention éthiopienne contre cette dernière, en décembre 2006, les shebab deviennent un véritable groupe, à idéologie et à organisation propres. Son objectif : contraindre les troupes étrangères à se retirer du pays, renverser le GFT et imposer un régime islamiste.
Chassés de Mogadiscio en 2011, ils perdent ensuite l’essentiel de leurs bastions, mais continuent à mener des opérations de guérilla et des attentats-suicide contre des objectifs sécuritaires ou civils, malgré la présence militaire occidentale et de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom).